lundi 1 novembre 2010

la jeune fille de l'eau

Le personnage, un critique de cinéma désabusé, considère la créature. C'est enfin un moment de film d'horreur et il sait qu'il a encore le temps de s'enfuir et... il meurt car M. Knight Shyamalan a fait du personnage du 13B l'incarnation de la critique qui lui a été si souvent hostile en lui reprochant, notamment, sa manière de créer ses personnages et sa façon de raconter des histoires. De fait, les conseils du 13B se révèleront dénués de sens, trop arroguants. Plus tard, un personnage de reclus accepte de quitter son appartement parce qu'il veut croire au merveilleux, à la possibilité de redevenir un enfant.
Tout est dit dans cette réplique : Shyamalan a voulu faire de ce conte son E. T. à lui, son moment d'enfance, dans lequel l'enfant est celui qui guide les adultes, pour aider la créature d'un autre monde à rentrer chez elle.
Dans une narration très inspirée de la fantasy tolkieniste (une bande de gens réunis par une quête et mettant leur aptitudes en commun, qu'ils les connaissent ou pas), Shyamalan a fait de LADY IN THE WATER un film absolument déconcertant. De fait, si l'on n'accepte pas le prémisse du conte pour enfant de la locataire coréenne, l'ensemble du film se vautre et l'on a juste une psychotique qui trouve refuge chez un névrosé concierge d'immeuble.
Mais ce n'est pas n'importe quel immeuble. Dans un des derniers plans du film on découvre, fugitivement, le nom de la résidence : The Cove (car jusque-là il n'était apparu que sous la forme d'une image inversée empêchant de le lire convenablement). Or ce mot, en anglais, désigne ausi bien la crique (lien avec l'eau de la piscine autour de laquelle elle est bâtie), mais aussi le refuge, l'abri, ce qu'elle représente pour Story.
Dernier atout du film, ses comédiens. Shyamalan, n'a pas ici donné la prééminence formelle à l'image comme dans ses premiers films, et il s'est davantage appuyé sur ses personnages. Le couple improbable formé par Paul Giamatti et la troublante Bryce Dallas Howard fonctionne mais tout autant que tous les autres. Le fait qu'il ait fait appel à Christopher Doyle pour photographier son film est aussi étonnant : Doyle est le chef-op attitré de Wong Kar-wai.





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