lundi 21 mars 2011

the shop around the corner (resuite)

Tous les films de Lubitsch, même ceux faits rapidement, sont des petits chefs-d'oeuvre de détails qui, sans être lourdement appuyés, sont indispensables à la narration et donne toute sa dimension cinématographique à une histoire très théâtrale. Ainsi, pour ouvrir le film, Lubitsch nous plonge directement dans une rue de Budapest reconstituée en studio grâceau talent du grand Cedric Gibbons, et l'on y découvre Pepi sur son triporteur. Ce détail est important car quand il deviendra vendeur, son successeur, le jeune Rudi, enfourchera à son tour l'engin qui porte le nom du magasin. Il en va de même du carnet de commandes, des crayons et des clés que rend Kraulik avant de quitter le magasin : le gros plan sur ces objets anodins leur donne une dimension religieuse. Plus tard, un autre gros plan sur l'édition d'Anna Karenina avec la rose en marque-page de Klara, deviendra l'illustration de cette relation amoureuse (et culturelle) anonyme qu'elle entretient, sans le savoir, avec Kraulik. Deux numéros ont leur importance dans le film : 304 est celui de la chambre où est hospitalisé Matuscheck après sa tentative de suicide et 237 est le casier à la Poste où Klara va chercher ses lettres. Même si le film se déroule essentiellement dans trois ou quatre décors (le magasin, l'hôpital, le café et la chambre de Klara), le hors-champ est évoqué (l'appartement de Pirovitch, celui de Matuscheck) mais la rue est aussi importante car c'est de là que viennent les clients, les spectateurs. Un ultime gros plan sur le bijou que Kraulik va offrir à Klara, et qui n'est déjà plus une bague de fiançailles. Le plan sur les jambes des deux amoureux.







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