dimanche 6 mai 2012

transhumance cinéphilique toulousaine (ter)

Je suis un utilisateur de dvd et me refuse pour l'instant encore, pour diverses raisons, à passer au blu-ray. Jusqu'ici je n'avais vu, si je m'en souviens que deux ou trois films dans ce nouveau format et n'avait pas été, à proprement parler, particulièrement traumatisé par ce dernier. Peut-être était-ce dû aux conditions de visionnage car j'ai donc vu, récemment, un blu-ray projeté sur un écran de 2,50 m et le résultat m'a plutôt convaincu que le rendu pouvait donc se rapprocher de celui du grand écran en salles. Un choc quoi.



En l'occurence, il s'agissait du CAPTAIN AMERICA: THE FIRST AVENGER réalisé par Joe Johnston d'après le scénario de Christopher Markus et Stephen McFeely. Le film est épatant et le réalisateur a vraiment réussi à capter l'esprit du personnage de Lee et Kirby. Mais de toute façon, je voulais le voir pour les mêmes raisons que je me suis farci le Branagh : parce que j'avais adoré le Whedon. Et puis j'étais aussi curieux de voir Chris Evans en Steve Rogers gringalet (ils l'ont anémie ou digitalisé ?) puis en Captain America musculeux et ce aussi parce que ce type peut se vanter d'avoir à son palmarés le SUNSHINE de Boyle, le PUSH de MacGuigan et, hélas-mais-bon-hein, le FANTASTIC FOUR de Story. Et puis, j'avais hâte de retrouver Hugo Weaving en Crâne rouge, même si lui peut se permettre de faire ce qu'il veut puisqu'il restera à  jamais l'agent de la trilogie MATRIX. Côté distribution, je noterai aussi, évidemment, la présence de Tommy Lee Jones, même s'il a pris un sacré coup de vieux, de Stanley Tucci en médecin juif allemand et de l'étonnante britannique Hayley Atwell qui joue June Carter.

Les deux derniers films que j'ai vus à Toulouse, je les ai regardés en compagnie de ma soeur et du père de ses enfants (ma soeur étant la mère des enfants d'Antonio, vous suivez) et leur présence leur a donné un supplément d'émotion que je voulais souligner ici. Ça, c'est fait, comme dirait Ussop.



Le premier est une vraie découverte et un bonheur de cinéma (même s'il finit mal) (eh non ce n'est pas un spoiler) : LONDON BOULEVARD écrit et réalisé par William Monahan, le scénarist de THE DEPARTED, d'après le roman de Ken Bruen. C'est un film policier dans lequel le génial Colin Farrell incarne Mitchell, un criminel qui vient de sortir de prison et cherche à ne pas y retourner mais qui, par amitie, va finir par se laisser rattraper par son milieu au moment où une rencontre inattendue (et professionnelle) avec une vedette de cinéma traquée par les paparazzi (Kieira Knightley) commençait à donner un nouveau sens à sa vie. Le film ne vaut pas que pour ces deux-là, même s'ils sont très bons (et même si Knightley est vraiment très très maigre), mais aussi, et surtout, pour la brochette de personnages qui gravitent autour d'eux, qu'il s'agisse de celui joué par l'immense David Thewlis, ou des malfrats interprétés par Ben Chaplin (si veule que c'en est inoui), Stephen Graham et sans oublier le monstrueux Ray Winstone. A noter, en passant, le minois très janebirkinesque d'Olivia Lovibond qui  joue une jeune femme "sauvée" par l'intervention de Mitchell. Le film est aussi un régal de répliques, de scènes incongrues et émouvantes, et offre aux amoureux de la ville, une balade de Londres qui,sans être touristique est tout de même agréable.



Le second est TOUS LES SOLEILS, le film écrit et réalisé par Philippe Claudel. C'est une vraie surprise et, là encore, un vrai bonheur de cinéma ne serait-ce que parce que le film est un film français (c'est plus que rare en ce qui me concerne), une comédie, mais aussi, une comédie italienne, et que le tout se déroule à Strasbourg. Il met en scène un prof de fac italien, Alessandro, joué par le très bon Stefano Accorsi, jeune veuf inconsolable (et donc seul), qui élève (presque) seul sa fille de 15 ans Irina (Lisa Cipriani) et partage son appartement avec son frère Luigi (le génialissement drôle Neri Marcorè) un libertaire qui refuse de travailler, de quitter la maison et de retourner en Italie tant que Berlusconi est au pouvoir. Le film nous montre à la fois les relations compliquées entre le père et la fille, les stratagèmes déployés par son frère et Irina pour lui trouver une compagne, sa relation qu'il a avec une malade en phase terminale à qui il fait la lecture jouée par Anouk Aimée qui demeure, au passage, splendide de beauté et d'élégance ; et je n'oublie pas les amis d'Alessandro, la factrice, l'inspecteur de police compréhensif et d'autres personnages tout aussi attachants. Car le premier mérite de ce film injustement méconnu selon moi (quand on pense au succès de BIENVENUE CHEZ LES CHTIS ! ?) est la tendresse et la compassion que Claudel a pour chacun de ses personnages et le plaisir communicatif qu'il a à les faire vivre sous nos yeux, à nous donner envie de les suivre et à rire avec eux – et non d'eux. Et puis bien sûr il y a la composante italienne du film qui lui donne ce supplément de chaleur et de joie, y compris dans les scènes où les personnages s'énervent. Certes je ne suis pas objectif car je comprends un peu la langue du fait que mon beau-frère est italien, mais il n'empêche que Claudel a su trouver le ton juste et les mots qui fusent et tirer ainsi profit de cette autre culture sans la moquer (on n'est pas chez Danny Boon) mais, au contraire, pour la sublimer. Après tout, c'est la musique baroque italienne qui est au coeur de la vie d'Alessandro, et donc de  la nôtre le temps du film qui s'achève bien trop vite tant on aurait aimé qu'il dure encore. Merci encore à vous deux de me l'avoir fait découvrir alors que j'aurais pu passer à côté sans le savoir.

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