samedi 30 avril 2011

nuit et jour



Je n'avais jamais vu le NIGHT AND DAY de Michael Curtiz (réalisé en 1946 sur un scénario de Charles Hoffman, Leo Townsend et William Bowers) le biopic consacré à Cole Porter alors que je le tiens pour l'un des plus grands compositeurs du XXe siècle (avec, entre autres, Antonio Carlos Jobim). La principale raison était assez triviale mais, après avoir vu le film, pas si anodine non plus. Alors qu'il était, en son temps, de notoriété publique que Porter était gay et que son mariage n'était qu'une convenance sociale, Linda n'étant qu'une amie, Hollywood, au nom des convenances et d'une autocensure que les studios s'imposaient, choisit de le dépendre en hétéro, certes pas très exubérant (d'où la scène où sa collègue, au magasin se plaint du fait qu'il ne lui fasse pas d'avances) mais qui embrasse sa femme et fait comme si. Du coup, j'ai maintenant envie de voir le DE-LOVELY réalisé par Irvin Winckler en 2004 pour apprécier le personnage à sa plus juste valeur.


Alexis Smith qui joue Linda jouera son dernier rôle dans THE AGE OF INNOCENCE de Scorcese et mourut dans l'année à 72 ans.

Cary Grant en Cole Porter et Monty Wooley en Monty Wooley.


Porter, sur le front, en uniforme français, prêtant l'oreille aux mélopées de tirailleurs sénégalais...

Un des nombreux gages de l'amour de Linda, celui-ci portant en outre le titre d'une des chansons de Cole...

vendredi 29 avril 2011

le signe de zorro (fin)








le signe de zorro (suite)










le signe de zorro

Des dix-huit films pour lesquels il est crédité (ce qui n'est pas le cas de LAURA qu'il commença mais dont il fut viré du tournage par Preminger ; ni de PORGY AND BESS car ce fut le studio qui le vira au profit, là encore, de Preminger ; sans parler de CLEOPATRA dont il abandonna le tournage), Rouben Mamoulian réalisa quatre de mes films favoris : QUEEN CHRISTINA en 1933, pour Greta Garbo, BLOOD AND SAND en 1941 (qui réunissait Linda Darnell et Tyrone Power), SILK STOCKINGS en 1957 pour Cyd Charisse et, bien sûr, THE MARK OF ZORRO.
Réalisé en 1940 sur un scénario de John Taintor Foote, Garret Fort et Bess Meredyth d'après The Curse of Capistrano de Johnston McCulley le film est, 20 ans après la version muette de Fred Niblo mettant en scène Douglas Fairbanks, l'occasion de voir Tyrone Power dans un de ses rôles les plus décisifs.
C'est surtout, pour les cinéphiles et pour les Batmanophiles, le film qui sert de balise biographique au personnage de Bruce Wayne imaginé par Bob Kane car c'est après avoir vu le film au cinéma avec ses parents que ceux-ci sont assassinés sous ses yeux. Et c'est le traumatisme ainsi que le souvenir du film qui vont le pousser à choisir son destin de justicier solitaire.
Certes, ce n'est que plus tard que le film de Mamoulian fut choisi car il ne sortit que un an après la première aventure du Bat-Man, et donc, dans un premier temps, c'est le film de Niblo qui servit de repère.

ps : si quelqu'un sait pourquoi on est passé, en vf, de Vega à de la Véga, ça m'intéresse !







Basil Rathbone en méchant Capitaine Pasquale, Montagu Love en Don Alejandro Vega, J. Edward Bloomberg et Gale Sondergaard pour jouer les Quintero, Eugene Palette pour le Frère Felipe et, bien sûr, Tyrone Power en Don Diego Vega.

jeudi 28 avril 2011

la kermesse de l'ouest (suite)








la kermesse de l'ouest

"I'm an ex-citizen of nowhere and sometimes I get mighty homesick…"

PAINT YOUR WAGON est réalisé en 1969 par Joshua Logan sur un scénario de Paddy Chayefsky adaptant la comédie musicale d'Alan Jay Lerner (qui a d'ailleurs produit le film). Rappelons que Lerner est l'immortel auteur de BRIGADOON, MY FAIR LADY, GIGI, THE BANDWAGON, AN AMERICAN IN PARIS et de ROYAL WEDDING ! La musique est signée Frederic Loewe, Andre Previn et Nelson Riddle.
C'est le dernier film de Joshua Logan qui avait 61 ans mais cela ne se ressent pas car il est d'une très grande fraîcheur et juvénilité.
C'est aussi la seule comédie musicale de Clint Eastwood et de Lee Marvin, ce dernier ayant refusé de jouer dans THE WILD BUNCH pour tourner ce film. La petite histoire veut que, fidèle à son personnage, Marvin était en permanence ivre sur le tournage mais ça n'enlève rien à sa réjouissante performance. C'est lui, tout comme Eastwood et Harve Presnell qui chantent et seule Jean Seberg est doublée par Anita Gordon. Parmi les seconds coteaux on reconnaîtra (éventuellement) Ray Walston, celui de KISS ME, STUPID, en rouquin déchaîné, John Mitchum (jeune frère de Bob) en Mormon et Horace Tabor (avec des lunettes) qui jouera encore dans quatre autres films d'Eastwood.
Je conseille, pour ceux qui le pourront, de voir ensuite McCABE & MRS. MILLER de Robert Altman, qui est en quelque sorte la version sombre, pluvieuse et dramatique de ce film qui est, par ailleurs, selon moi, plus proche de l'esprit des personnages d'Uderzo, avec Eastwood en Astérix, Marvin en Obélix, les mineurs en Gaulois et Jean Seberg en Falbala. J'en veux pour preuve la séquence où les mineurs font la fête et celle du mariage, mais aussi l'importance de l'alcool, que dis-je, la potion magique ! Mais avec une touche de transgression supplémentaire puisque les deux hommes se partagent la même femme, par ailleurs achetée aux enchères !