mardi 31 août 2010

wolfman

Trois raisons de voir le WOLFMAN de Joe Johnston alors que j'ai tenu tout l'été avant de le voir !
Primo, le scénario de Andrew Kevin Walker (à qui on doit, excusez du peu, rien de moins que ceux de SE7EN, 8MM et SLEEPY HOLLOW) et de David Self (auteur de celui de THE ROAD TO PERDITION) est un hommage appuyé et fidèle à celui écrit par Curt Siodmak en 1941 pour le film réalisé par George Wagner avec Lon Chaney Jr. et Claude Rains.
Secundo, le casting est finalement assez équilibré même si, par moments, le charisme odinesque de Hopkins lui ferait voler la vedette à la lande elle-même ! Del Toro, qui n'a plus rien à prouver (sinon qu'il n'est pas seulement un ectoplasme filmé par Bryan Singer pour nous faire acheter des glaces), démontre une fois de plus l'étendue de son humanité. Je crois bien que je ne connaissais pas encore Emily Blunt et j'avoue que son charme diaphane m'a assez ému. Mais c'est, une fois de plus, l'interprétation d'Hugo Weaving en inspecteur du Yard qui repart avec l'ours en peluche tant il est impeccable et réjouissant.
Tertio, la créature elle-même, qui a beaucoup profité des progrès de ces dernières années et qui réussit à concilier l'allure des années 40 avec le modèle du genre qu'est celle du film de Landis.

nb : dans le train, l'inconnu à la canne à Talbot n'est autre que Max Von Sydow...








lundi 30 août 2010

micmacs à tire-larigot

"Marignan ? 1515... Nagazaki ? 17 kilotonnes..."

J'ai grandi avec les films de Jean-Pierre Jeunet, de ce BUNKER DE LA DERNIÈRE RAFALE underground qu'il commit avec son compère Caro à son ALIEN RESURECTION qui reste un des meilleurs films de la franchise. Bon, en revanche, je ne cache pas le fait que je n'ai pas, mais alors pasdu tout partagé l'engouement oecuménique pour son AMÉLIE POULAIN que j'avais trouvé sympatoche mais sans plus, la Tautou me laissant de glace. J'avais, alors, trouvé d'avantage de sensibilité, d'humanité, et pour tout dire de chair dans MES VOISINS LES YAMADA de Isao Takahata. Puis il y a eu, entre deux pubs, UN LONG DIMANCHE DE FIANCAILLES qui ne m'a pas réconcilié avec Tautou (je lui ai préféré Jodie Foster, si charnelle, si délicieuse avec son accent) mais avec les talents de metteur en scène de Jeunet. Je n'avais pas vu ensuite son MICMACS A TIRE-LARIGOT en salle, écoeuré par le battage et la bande-annonce qui me fatiguait les sens tant tout y semblait trop dense, trop riche, trop saturé, comme une patisserie industrielle.
J'ai finalement profité de cette fin d'été pour redonner au film une chance et je le reconnais sans dificulté aucune, j'ai été agréablement surpris, à commencer par Danny Boon que j'y ai trouvé très sobre, très character oriented comme disent les étatsuniens. La performance de Julie Ferrier m'a aussi laissé pantois. La scène où elle explique qu'elle est une âme sensible dans un corps flexible avec les larmes aux yeux ne peut laisser indifférent...
Au-delà de son casting de qualité, de son travail de recyclage de son oeuvre comme du cinéma, le film m'a semblé être justement un hommage rendu par Jeunet au cinéma qu'il aime, et à certains grands, comme Chaplin. La scène où Boon tire le carton pour se réchauffer, mettant à nus ses pieds, est un bel exemple de ce type de clin d'oeil.






dimanche 29 août 2010

une question de vie ou de mort

A MATTER OF LIFE AND DEATH [aussi titré STAIRWAY TO HEAVEN pour le public étatsunien] est un film coécrit et coréalisé par The Archers, Michael Powell et Emeric Pressburger en 1946.
C'est un film tout simplement merveilleux, comme seuls Cocteau, Clair, Lang et d'autres en ont fait. Le panneau qui ouvre le film le dit bien, on est dans un autre monde, un monde dans lequel un homme peut ne peut pas mourir à cause du brouillard, tomber amoureux d'une voix et défier ensuite l'au-delà tout entier. C'est un film qui magnifie les rapports humains et l'image, donnant à voir un Paradis en noir et blanc et une Terre en couleurs. C'est le film qui me manquait, celui qui précède BLACK NARCISSUS (1947) et THE RED SHOES (1958), c'est l'occassion de découvrir Kim Hunter avant qu'elle ne devienne célèbre (grâce à son inerprétation de Stella dans A STREETCAR NAMED DESIRE de Kazan en 1951).











vendredi 27 août 2010

tombstone

C'est en 1993 que George Pan Cosmatos réalise TOMBSTONE qui, est d'après moi, le meilleur film sur les frères Earp. Si la réalisation avait d'abord échue aux mains de Kevin Jarre (fils du compositeur) qui en avait déjà écrit le scénario (et eut le temps de filmer les scènes avec Charlton Heston), elle fut ensuite rapidement reprise par le vétéran italo-grec. Et ce même si une rumeur court depuis selon laquelle ce serait en fait Russell en personne qui aurait réalisé le film !
Reste que c'est un sacré western avec un sacré casting, y compris dans les seconds rôles. C'est ainsi qu'en le revoyant j'ai découvert que Stephen Lang (ma tronche préférée depuis AVATAR) jouait Ike Clanton, celui qui sort sa tête de l'eau avant le gunfight d'OK Corrall. Le film débute par une voix-off qui est celle de Robert Mitchum ! C'est ensuite, probablement, le meilleur rôle de Val Kilmer en Doc Holliday (et avec lui de Joana Pacula qui n'a jamais été aussi belle). Et puis il y a ces tronches que j'aime, celles de Powers Boothe, de Michael Bienh, de Bill Paxton, sans oublier le grand Sam Elliott, le conteur éternel de THE BIG LEBOWSKI.





jeudi 26 août 2010

l'échange

"Clark Gable, Claudette Colbert : I rest my case."

Ecrit par J. Michael Straczynski (le créateur de Babylon V !) et superbement réalisé par Clint Eastwood, CHANGELING est inspiré d'une histoire vraie terrifiante qui nous renvoie à l'univers de James Ellroy. Si le film est une réussite c'est, bien plus que la photographie magnifique de Tom Stern, les comédiens y sont tous étonnants. Ainsi en va-t-il, ne la néligeons donc pas, d'Angelina Jolie qui campe un personnage de femme forte et indépendante dans une Amérique qui ne leur laisse guère de chances. A ses côtés les personnages masculins se partagent entre salauds - mention spéciale à Jeffrey Donovan (pourtant si suave dans Burn notice) - et bons samaritains - idem pour Michael Kelly (qui joue le lieutenant Ybarra).

ps : petite anecdote en passant, le personnage d'Angelina Jolie parie que c'est IT HAPPENED ONE NIGHT qui va remporter l'oscar en 1935 et c'est effectivement ce qu'il se passe.








mercredi 25 août 2010

quatre frères

FOUR BROTHERS est un film réalisé en 2005 par John Singleton sur un scénario de David Elliot et Paul Lovett (qui se sont hélas ensuite illustré en écrivant celui de G.I. JOE: THE RISE OF COBRA).
John Singleton a déboulé en 1991 avec BOYZ IN THE HOOD et a enchaîné des films sans prétentions mais attachants comme POETIC JUSTICE ou d'action comme SHAFT. On entend d'ailleurs le thème de Hayes, et d'autres pépites de Marvin Gaye dans la bande-son orchestrée par David Arnold ce qui ne contribue pas qu'un peu à donner une facture seventies old school à ce polar prolo made in Detroit.
Les frères sont tous bons à leur manière : Mark Wahlberg, Tyrese Gibson, André Benjamin et Garrett Hedlund. Côté police, deux pointures : Terrence Howard et Josh Charles. Enfin, la guest-star du film est londonienne : l'excellent Ejiofor Chiwetel en bad-ass, pas encore connu mais en devenir ; depuis il n'a fait que confirmer les espoirs même si j'attends un film dans lequel il aura le premier rôle.










mardi 24 août 2010

ipcress: danger immédiat

"Do you always keep your glasses on ? 
– Yes, except when i'm in bed."

Il faut revoir THE IPCRESS FILE pour au moins trois raisons.
Primo, il vient d'être réédité dans une version stéréo et, du coup, la partition de John Barry ne s'apprécie que d'autant mieux.
Secundo, cela permet de vérifier qu'avant de faire des nanars (la série des IRON EAGLE dans les années 80), le canadien Sydney J. Furie avait aussi dirigé Brando et Sinatra (mais aussi réalisé un de mes films horrifques préférés, THE ENTITY avec la belle Barbara Hershey en 1981).
Tertio, réalisé en 1965, il offre à Michael Caine, tout juste auréolé de son rôle dans le ZULU (Cy Enfield, 1964), un personnage en béton (qu'il retrouvera dans FUNERAL IN BERLIN par Guy Hamilton en 1966 et dans BILLION DOLLAR BRAIN de Ken Russel en 1967). Enfin, si ça ne vous suffit pas, il y aussi Gordon Jackson, le Cowley de The Professionals, et la troublante Sue Lloyd.







lundi 23 août 2010

le secret du rapport quiller

THE QUILLER MEMORANDUM est un film de 1966 réalisé par Michael Anderson sur un scénario d'Harold Pinter d'après un roman de Trevor Dudley Smith.
Curiosité dont je n'avais pas entendu parler, le film est étonnamment âpre et noir, assez pessimiste, comme un roman de Le Carré. La présence de Guiness, le meilleur George Smiley à ce jour, renforce cette sensation de voir un James Bond débarrassé de tout le glamour étatsunien, et ce en dépit de la superbe composition de John Barry. L'espion qui perd ses illusions dans un Berlin Ouest paranoïaque n'est pas anglais, mais étatsunien puisque interprété par George Segal qui avec ses faux airs de Peter O'Toole remplit son contrat. Guiness est glaçant d'efficacité inhumaine tandis que Von Sydow incarne un méchant chevaleresque, séduisant en diable. J'y ai aussi retrouvé, dans le rôle de la femme ambigüe, Senta Berger (que j'avais laissée dans les bras de Heston dans MAJOR DUNDEE). A noter, les brèves mais délicieuses apparitions de George Sanders.