samedi 31 décembre 2011

paris blues (suite)


Un des grands mérites du film est de montrer deux personnages blanc et noir collaborant sur un même pied d'égalité, Bowen ayant besoin de l'assentiment et des conseils de Cook pour composer. Cette scène qui intervient après un mouvement de caméra somptueux partant des toits de Paris pour descendre dans la rue puis dans la cave marque déjà le fait que le film va concerner des musiciens de jazz sans être un musical.

Marie Seoul, la propriétaire du cabaret et maîtresse  de Ram, est jouée par Barbara Laage.


C'est le grand Louis Arsmstrong qui n'hésite pas à se parodier en incarnant Wild Man Moore.


Une des cartes postales du film que j'aime bien car elle illustre un Paris qui n'existe plus vu que le couple mange une soupe à l'oignon dans un café des Halles...


Comme le fait remarquer François Guérif (ou Gilles Mouëllic ?) dans l'excellent documentaire qui accompagne l'édition dvd de Wild Side Video, on retrouve le couple blanc dans le lit de Bowen (ça reste prude cependant) alors qu'on ne voit jamais le couple noir à l'hôtel, comme si montrer leur sexualité était un trop grand tabou.


La fameuse scène de la dispute à propos de l'engagement où les deux comédiens sont excellents. Leurs positions se comprennent aisément. Je trouve qu'ils ont beaucoup de classe.



Un des exemples des magnifiques décors d'Alexandre Trauner...

paris blues


PARIS BLUES est réalisé en 1961 par Martin Ritt sur un scénario de Walter Bernstein, Irene Kamp, Lulla Rosenfelfd et Jack Scher. Paul Newman y est Ram Bowen. Il était en fait doublé par Murray McEachern. Il avait déjà été dirigé par Ritt dans THE LONG, HOT SUMMER en 1958. Il retournera encore pour lui dans HUD (1963), THE OUTRAGE (1964) et HOMBRE (1967).


Sidney Poitier dans le rôle d'Eddie Cook, doublé par Paul Gonsalves. Il avait tourné avec Ritt dans son premier film, EDGE OF THE CTY en 1957.


Serge Reggiani est Michel 'Gypsy' Devigne, le clone tacite de Django Reinhardt qui a aussi la lourde tâche d'incarner le stéréotype du musicien drogué. Aucun chauvinisme de ma part mais je remarque que dès cette époque bien des jazzmen étatsuniens étaient drogués jusqu'aux yeux (à commencer par Charlie Parker) mais qu'on réserve le rôle au titi parisien...

Diahann Carol est Connie et Joanne Woodward est Lilian. Elles vont toutes les deux logiquement tomber amoureuse, respectivement, d'Eddie et de Ram. Le film propose tout de même deux moments d'incertitude raciale au début, pour bien montrer qu'on est à Paris : dans le train, quand Newman drague Carol puis dans la rue quand ce dernier lui reproche de ne pas vouloir le suivre. Cette question raciale reviendra de manière lancinante grâce au personnage de Connie qui est une militante des droits civiques. Pour l'anecdote, Diahann Carol joue encore et c'est elle qui incarne la sympathique hôtesse qui offre le logis et les vêtements au  personnage de Neal dans White Collar.

vendredi 30 décembre 2011

les proies












THE BEGUILED est réalisé en 1971 par Don Siegel sur un scénario de John B. Sherry et Grimes Grice. Difficile de le qualifier de western tant les codes en sont absents, ni même de film de guerre. C'est un film à part et qui s'inscrit pourtant dans une dynamique animée par Eastwood puisqu'auparavant Siegel l'avait dirigé dans TWO MULES FOR SISTER SARA et qu'il le redirigera encore, avec le poids que l'on sait, dans DIRTY HARRY. Mais le film vaut avant tout pour ce personnage de caporal nordiste blessé recueilli par une enfant qui ramasse des champignons (la très juste Pamelyn Ferdin) qui le ramène dans le pensionnat de jeunes filles sudistes où elle vit. Là, au fur et à mesure de sa convalescence, le caporal va jouer de son charme et du trouble qu'il inspire à plusieurs des pensionnaires, dont le professeur (Elizabeth Hartman) et la directrice (Geraldine Page) et la jeune émoustillée Carol (Jo Ann Harris) pour se rendre indispensable. Sauf que les choses ne vont pas aller comme prévu. Et au final, c'est le gynécée qui va décider de la mise à mort de l'intrus trop envahissant en s'attaquant à son pêché mignon, les champignons. C'est donc l'un des rares films de l'époque où Eastwood meurt avec la satisfaction du spectateur qui a appris à détester son personnage de vil séducteur, de menteur et de bonimenteur. Une expérience assez étrange mise en musique, évidemment, par Lalo Schifrin. A recommander.

jeudi 29 décembre 2011

dog soldiers







Censément se passer en Ecosse, DOG SOLDIERS, le premier film écrit et réalisé par Neil Marshall en 2001 fut en fait tourné au Luxembourg. Si je le précise, ce n'est pas par cuistrerie mais pour illustrer le fait que ce film n'est jamais ce que l'on croit. Ce n'est pas un film de loup-garous mais un film de militaires aux prises avec des loup-garous. 
En fait, c'est même plutôt le croisement entre l'ALIENS de James Cameron (la corporation qui envoie les Marines pour récupérer un spécimen d'alien à l'nsu de leur plein gré), THE USUALS SUSPECTS (avec Emma Cleasby dans le rôle de Keyser Sozé, c'est-à-dire du personnage donnant une version de l'histoire aux autres personnages) et, surtout, de ZULU de Cy Enfield (pour le côté petit groupe assiégé par une force supérieure). Et même si au final, c'est encore une dague en argent qui permet à Cooper de s'en sortir, le film est très jouissif dans cette manière qu'il a de montrer des soldats professionnels combattant des loup-garous apparemment invincibles mais avec une détermination so british qui force l'admiration. 
De la bande, dont au moins quatre seront ensuite de l'aventure DOOMSDAY, j'en retiendrai au moins trois. Primo, il y a Sean Pertwee qui joue le sergent Wells qui se sacrifiera. La scène où il raconte l'anecdote du tatouage est entre autres une bonne illustration de son talent de comédien malheureusement trop souvent galvaudé par des choix de films discutables (je pense au catastrophique MUTANTS CHRONICLES). 
Deuzio, il y a Liam Cunningham qui joue l'arrogant capitaine Ryan, revu depuis dans Outcasts et que l'on retrouvera en Ser Davos Seaworth dans la saison 2 de Game of Thrones.
Tertio, enfin, il y a Kevin McKidd, le private Cooper, que je croyais avoir découvert dans Rome et bien aimé dans Journeyman.


bonus : le plan de table qui aurait dû mettre la puce à l'oreille à Cooper, six serviettes mais cinq sur la photo encadrée : où est le sixième membre ?

mercredi 28 décembre 2011

la sanction











THE EIGER SANCTION est réalisé en 1975 par Clint Eastwood sur un scénario d'Hal Dresner, Warren Murphy et Rod Whitaker. Eastwood y est Jonathan Hemlock, un professeur d'université qui a longtemps été un assassin pour une mystérieuse organisation dirigée par un albinos (Thayer David). Celui-ci lui demande de reprendre du service pour éliminer les assassins d'un ami, d'abord à Zurich puis au cours d'une ascension de l'Eiger. Cela oblige Hemlock à se remettre en forme dans le somptueux décor de Monument Valley, cornaqué par un ami d'escalade (George Kennedy) et sa fille (Brenda Venus). Entre temps il aura aussi rencontré la séduisante Jemima Brown (Vonetta McGee) et réglé son compte à un ancien ennemi (Jack Cassidy). 
Curieusement, alors que le film fait presque deux heures, on ne découvre l'Eiger qu'au bout d'une bonne heure. Les séquences de Monument Valley sont à couper le souffle, tout comme celle des Alpes par ailleurs. Tout le suspense réside dans le fait que Hemlock ne connaît pas sa cible et doit la découvrir durant l'ascension ! C'est donc à la fois un film d'espionnage, d'action, de montagne, qui ne s'embarrasse pas des faux-semblants qui séviront dans les décennies suivantes. Et puis on y voit Eastwood faire l'amour à une noire et à une amérindienne, ce qui est un chouette plaidoyer interacial. Un bon petit film à redécouvrir. 

ps : j'allais oublier que c'est aussi le seul Eastwood mis en musique par John Williams.

mardi 27 décembre 2011

hanna










"Music: A combination of sounds with a view 
to beauty of form and expression of emotion".

HANNA a été réalisé en 2011 par Joe Wright sur un scénario de Seth Lochhead et David Farr.
Pour faire simple, c'est mon film préféré de l'année, une pure merveille d'action et de poésie, de rythme et de contemplation, illuminé par Saoirse Ronan, son héroïne et assombrie par sa méchante reine glaciale et mortelle interprétée par Cate Blanchett. Le tout est mis en musique par The Chemical Brothers, ce qui ne gâche rien.

lundi 26 décembre 2011

contact (suite)


Jake Busey dans le rôle du fanatique religieux qui fera capoter la première machine.


Le grand John Hurt dans le rôle de S. R. Hadden, le philantropiste paranoiaque...


Matthew MacConaughey est le révérend Joss, l'adversaire intellectuel et amant d'Ellie. Au fond, on peut aussi reconnaître Rob Lowe dans le rôle de Richard Rank.





James Woods, qu'on adore détester, en politicien rompu aux jeux du pouvoir.