mercredi 30 novembre 2011

la femme modèle (fin)


La comédie est aussi psychédélique comme dans ce plan censé illustrer le monde tel que le voit Mike avec sa gueule de bois carabinée le lendemain de sa folle nuit de beuverie californienne.


Marilla rassemblant les restes de la photographie déchirée par Mike...


La grimace de Mike alors que Lori vient de renverser sur son entrejambe son assiette de raviolis...


Marilla explosant en plein match de boxe. Curieusement, cette crise d'hystérie passe inaperçue ! 


Réminiscence des raviolis, Mike se lève en se protégeant au cas où Lori aurait un mouvement brusque.


Marilla superposant mentalement le corps de Lori en train de répéter avec le souvenir des morceaux de la photo sur le tapis de l'ancien appartement de Mike. L'effet est très réussi.


Johnnie 'O' donnant ses ultimes instructions à Mike : du pur burlesque.


Maxie dormant les yeux ouverts. On reverra plus tard ce plan hallucinant...


C'est à 1h23'23'' qu'on voit Maxie lire le n°103 de février 1953 de Tom and Jerry...


mardi 29 novembre 2011

la femme modèle (encore)









Car le film est aussi romantique. Bon, comme c'est en 1957 et c'est Minelli on ne les verra pas dans une chambre, ensemble (sauf quand Mike fait ses bagages) et ce mordillement d'oreille est le comble de l'érotisme du film mais ça fait quand même l'affaire. Et puis il y a la musique d'André Prévin.

lundi 28 novembre 2011

la femme modèle (suite)


Dolores Gray est Lori Shannon, la femme d'avant, celle dont Mike n'ose parler et dont il déchire la photo mais en oubliant des morceaux sous un meuble. Formidable show girl !


Tom Helmore est Zachary Wilde, l'amoureux transi de Marilla, producteur de la comédie musicale qui va réunir les deux femmes de Mike. Il va finir par séduire Lori sous de faux prétextes.


Mickey Shaughnessy est Maxie Schultz, le boxeur qui a pris trop de coups et est donc, depuis, assez bas de plafond. La scène où on découvre qu'il dort les yeux ouverts est un grand moment.


Edward Platt est le sémillant Martin J. Daylor, organisateur de matchs truqués, truand.


Les amis journalistes de Mike lors de leur partie de poker hebdomadaire...


Jack Cole est Randy, le chorégraphe de la comédie musicale. C'est lui qui a mis en scène tous les numéros musicaux. Il fut le chorégraphe de GILDA et de GENTLEMEN PREFER BLONDES. La séquence où il intervient dans la bagarre de rue, comme un artiste martial chinois, en utilisant ses dons de danseur est une pure merveille.


Chuck Connors est Johnnie 'O', ex-boxeur et vrai truand. Une gueule inoubliable.


L'épatant Sam Levene est Ned Hammerstein le patron de Mike qui ne fait pas dans le sentiment.

dimanche 27 novembre 2011

la femme modèle


DESIGNING WOMAN est réalisé en 1956 par Vincente Minelli et écrit par George Welles qui recevra l'oscar du meilleur scénario pour le film. Le titre français de du film ne lui rend pas justice car cette "femme modèle" n'a rien à voir avec le personnage joué avec une classe incroyable par Lauren Bacall. En effet, celle-ci est une créatrice de mode qui dessine des robes, une designing woman donc.


Mis en scène un an après le mélo magnifique TEA AND SYMPATHY (sur lequel avait déjà travaillé le chef-op John Alton), le film est une comédie luxueuse portant la marque MGM et filmée comme une comédie musicale mais avec Gregory Peck ! La direction artistique parle d'elle-même : E. Preston Ames avait travailléavec Minelli sur AN AMERICAN IN PARIS, BRIGADOON et THE BAND WAGON, tandis que William A. Horning travaillera sur NORTH BY NORTHWEST.


Le duo Bacall-Peck aurait dû initialement être formé par Grace Kelly et James Stewart, mais le mariage princier de la blonde froide dissuada Stewart de rester sur le projet, ce qu'il regretta ensuite. Cela aurait donné un tout autre film, moins intéressant selon moi car Peck est formidable en journaliste sportif et Bacall sophistiquée à souhait.


Le décalage entre les deux mondes qui se percutent une fois que les tourtereaux californiens reviennent à New York est bien visible ici. On aperçoit, à la table de poker, l'équipe d'amis journalistes de Mike, tandis qu'en arrière plan, on distingue la troupe d'artistes impliqués dans la future comédie musicale. Et, au premier plan, au lieu des sandwichs au fromage et au salami, une préparation haute cuisine qui  consterne Mike.


Une des raisons qui rend ce film irrésistible est la manière dont Welles l'a écrit, donnant à voir le point de vue des personnages, y compris dans leur for intérieur, comme des apartés théâtraux. Le film est en fait, selon moi, un hommage amoureux aux comédies de Broadway pour lesquelles, et je pense bien sûr à THE BAND WAGON, Minelli a toujours eu un faible.


On ne peut, enfin, qu'admirer la performance de Lauren Bacall et louer cette femme amoureuse quand on sait que, alors qu'elle tournait ce film, Humphrey Bogart, l'homme de sa vie, se battait contre le cancer de la gorge qui l'emporta en janvier 1957, quelques mois avant la sortie du film. Elle avait 19 ans quand elle le rencontra sur le tournage de TO HAVE AND HAVE NOT, et 24 quand elle l'épousa en 1945.

vendredi 25 novembre 2011

l'extravagant docteur dolittle


J'ai revu DOCTOR DOLITTLE réalisé en 1967 par Richard Fleischer juste après FANTASTIC VOYAGE (belle ironie vu que le film raconte aussi un fantastique voyage !) et avant THE BOSTON STRANGLER. Je pense que je ne l'avais pas revu depuis bien des années car j'ai réalisé, au fur et à mesure, que je ne me souvenais de rien, sinon de ce même plaisir nostalgique attaché à ces rares films attachés à mon enfance. De fait, j'ai eu l'impression d'être un après-midi de vacances de fin d'année, à regarder un film à la télévision allongé sur le tapis. C'était comme revoir MARY POPPINS, un autre de mes plaisirs coupables qui partage bien des aspects, notamment le fait de comporter plusieurs numéros chantés (mis en musique par l'auteur, Leslie Bricusse, et dirigés par Herbert Ross). Mais j'ai découvert que par delà la comédie pour enfants à la Roald Dahl, le conte picaresque gentiment absurde dénaturé par le film avec Eddie Murphy était aussi un film avec plusieurs messages assez conséquents. Il y est ainsi question de la nécessité d'être végétarien pour respecter les animaux (avec cette réplique chantée qui laisse songeur, "A reluctant but sincere vegetarian, am I...") de traiter humainement lesdits animaux ; mais plus curieusement encore, il y est question, indirectement et implicitement, de critique du colonialisme et de l'impérialisme culturel à travers cette peuplade vivant sur la mystérieuse île dérivante et qui sont tous plus cultivés que des Occidentaux, sont régis par un roi appelé William Shakespeare le dixième du nom et sont surpris de rencontrer des Blancs qui n'essaient pas immédiatement de les tuer ! Rajoutez à cela une quête pur un animal mythique (un deuxième après le lama à deux têtes et avant le papillon lunaire), l'escargot des mers géant, une idée que reprendra des années plus tard Wes Anderson dans THE LIFE AQUATIC WITH STEVE ZISSOU


Et puis bien sûr, il y a la distribution, à commencer par le très grand Rex Harrison qui, à 58 ans, faisait montre d'une énergie juvénile communicative. Cette année-là il tourna aussi THE HONEY POT de Mankiewicz.

A ses côtés, Anthony Newley est Matthew Mugg, le Ned Land irlandais de Dolittle et son Dr Watson aussi car il est aussi le publicitaire officiel de la geste dolittienne. Il est formidable, surtout dans les numéros chantés, et l'on ne peut que regretter que ce ne soit pas de lui qu'Emma tombe amoureuse.


Il y a aussi le jeune William Dix dans le rôle de Tommy Stubbins, un exubérant Richard Attenborough en directeur de cirque, et la voix de Ginny Tyler dans le rôle de Miss Polynesia.


Mais bien sûr, celle qui illumine le film par sa beauté rousse c'est Samantha Eggar dans le rôle d'Emma qui resplendit même si c'est Diana Lee qui la double au chant.


Pour les jamesbondophiles : Geoffrey Holder fut le Baron Samedi de TO LIVE AND LET DIE.


Et je ne voudrais pas oublier de vous conseiller le générique animé du film de Don Record.