mercredi 29 février 2012

infernal affairs









Je me souviens encore de ma véritable introduction au cinéma hongkongais. C'était lors d'un weekend spécial cinéma chinois au Cratère, à Toulouse, une toute petite salle indépendante. C'est là que je vis, entouré d'une partie de la communauté asiatique de la ville, le HARD BOILED (A toute épreuve) de John Woo. Ce film, par sa démesure, son lyrisme, et son interprétation, me marqua durablement et profondément. C'est avec lui que je découvris en même temps les talents d'acteurs que j'ignorais jusque-là et qui s'appelaient Chow Yun-Fat, Tony Leung Chiu Wai et Anthony Wong Chau-Sang. Le film datait de 1992 et Tony Leung affichait une trentaine décontractée et magnifique dans son rôle de policier infiltré dans les triades. 
Dix ans plus tard, Alan Mak et Andrew Lau lui firent rejouer un autre flic infiltré dans MOU GAA DOU en lui donnant comme patron Anthony Wong. Face à lui, un truand infiltré dans la police incarné par le sémillant Andy Lau travaillant en fait pour le parrain Hon Sam joué par le très bon Eric Tsang. Tous les deux se consacrent à fond à leur mission, mais alors que Chen Wing Yan décide de raccrocher après la mort de son mentor, il découvre que Lau Kin Ming est en fait la taupe des triades. Ironie du sort, Yan est tué par une autre taupe que, à la fin, Lau abat car il a décidé de mettre derrière lui son passé de truand en tuant Hon Sam.
A noter que Leung, Wong et Tsang avaient déjà joué ensemble dans THE TRIAD ZONE.
Bien sûr, si vous avez vu THE DEPARTED (Les infiltrés), la version bostonienne de Martin Scorcese, vous connaissez cette histoire, mais si je reconnais à cette autre mouture des qualités formelles, en particulier son interprétation, elle est de très loin inférieure à l'original hongkongais qui, année après année se bonifie et est, à mon sens, devenu un classique.

mardi 28 février 2012

police fédérale los angeles

TO LIVE AND DIE IN L.A. est réalisé en 1985 par William Friedkin sur un scénario coécrit avec le romancier Gerald Petievich. C'est, avec FRENCH CONNECTION, son meilleur film et un classique inusable, ne serait-ce que par son formidable casting, la photo de Robby Mülller, la musique de Wang Chung et, bien sûr, la fameuse poursuite automobile ; le tournage de celle-ci dura six semaines et intervint à la fin du tournage pour que, en cas d'accident, le film puisse tout de même être monté !

C'est donc principalement l'histoire d'un antihéros avec lequel on a du mal à entrer en empathie tant il est individualiste, égoïste et odieux. L'agent Richard Chance est interprété par un jeune William Petersen que l'on avait vu dans THE THIEF de M. Mann en 1981 et que l'on retrouvera dans MANHUNTER du même Mann en 1986. Eh oui, il a eu une carrière avant CSI !

Au début du film, il est encore associé à son meilleur ami et partenaire, Jim Hart (Michael Greene), un vieux briscard qui, à deux jours de la retraite, va trouver le moyen de se faire assassiner par l'homme qu'il recherchait. Cela va nourrir la soif de vengeance de Chance et le pousser aux pires extrêmités.

Du coup, on lui adjoint un autre partenaire, l'agent John Vukovich (John Pankow) qui a soif de travailler avec Chance mais qui, s'il a du mal à le suivre dans sa trajectoire folle, finit par lui ressembler.

Le patron de l'agence Los Angeles est joué par Robert Downey senior, le père de qui-vous-savez.

La délicieuse Darlanne Fluegel joue Ruth, l'indic et amante de Chance qui abuse de son statut (elle est  libérée sur parole) pour la faire travailler pour lui. Elle le renseigne sur Masters mais aussi sur le plan du Chinois et de ses billets qui va précipiter l'intrigue.

Car toute l'hitsoire (hormis l'intermède terroriste au début) tourne autour du trafic de faux billets et d'un faussaire génial, Rick Masters. Friedkin avait fait appel à deux ex-faussaires pour apprendre comment procéder et ils firent réellement des faux billets dont certains se retrouvèrent même en circulation. Dans l'édition spéciale du dvd (pas le mien, hélas), on peut voir un documentaire intitulé "Counterfeit World: Making 'To Live and Die in L.A.'" qui raconte en détail cet aspect du tournage.

Rick Masters c'est Willem Dafoe, encore jeune, le visage à peine marqué, qui avec sa silhouette élancée a tout d'un chat aux réactions imprévisibles. Il est absolument génial dans ce rôle.

Bianca, la maîtresse de Masters est interprétée par Debra Feuer, alors mariée à Mickey Rourke.

Mention spéciale pour John Turturo, dans un de ses premiers rôles au cinéma, qui est parfait.

Le cynisme du système est incarné par Dean Stockwell qui est l'avocat sans états d'âme de Masters.


lundi 27 février 2012

les règles de Jethro Gibbs

Tout au long des sept saisons de N.C.I.S., le personnage de Gibbs a essaimé ses règles que son équipe essaye tant bien que mal de suivre d'autant qu'elles sont non-écrites, distribuées dans le désordre et que certaines sont encore inconnues.
Ainsi, sur les 51 règles de Gibbs, 29 demeurent mystérieuses tandis qu'il existe deux règles n° 1 et n°3...
Voici mes traductions des règles connues...



01 - Ne laisse jamais les suspects ensemble.
01 - Ne fais jamais un enfant dans le dos de ton partenaire.
02 - Porte toujours gants sur une scène de crime.
03 - Ne sois jamais injoignable.
03 - Ne crois jamais ce qu'on te raconte. Vérifie une seconde fois.
04 - Le meilleur moyen de garder un secret ? Le garder pour soi. Le second moyen ? Si on y est contraint, le dire à quelqu'un. Il n'existe pas de troisième meilleur moyen.
06 - Ne jamais s'excuser : c'est un signe de faiblesse. 
07 - Toujours être précis quand on ment.
08 - Ne jamais rien tenir pour acquis.
09 - Ne jamais aller quelque part sans couteau.
10 - Ne jamais s'impliquer personnellement dans une affaire.
11 - Quand le travail est terminé, pars.
12 - Ne jamais sortir avec un collègue.
13 - Ne jamais, au grand jamais, impliquer un avocat.
15 - Toujours travailler en équipe.
18 - Il vaut mieux demander pardon que la permission.
22 - Ne jamais, au grand jamais, déranger Gibbs durant un interrogatoire.
23 - Ne jamais plaisanter avec le café d'un Marine si tu veux vivre.
27 - Il y a deux manières de procéder : primo, ils ne te remarquent pas ; secundo, ils ne remarquent que toi.
38 - Si c'est ton affaire, tu la diriges.
39 - Les coïncidences n'existent pas.
Les règles 40 et suivantes ne sont uniquement à utiliser que pour les urgences !
40 - Si tu as l'impression que quelqu'un en a après toi, c'est que c'est le cas.
44 - Quoiqu'il arrive, toujours cacher les femmes et les enfants en premier.
51 - Parfois tu peux avoir tort.

Mise à jour : dans "Psych Out", l'épisode 16 de la saison 9, Gibbs énonce sa règle n° 42 au Dr Ryan :
42 - N'accepte jamais d'excuses de quelqu'un qui vient de te prendre pour un imbécile.

dimanche 26 février 2012

ip man 2









YIP MAN 2 a été réalisé par Wei Sgun (Wilson) Yip, qui avait déjà fait YIP MAN, sur un scénario d'Edmond Wong. On retrouve donc Ip Man, le maître de Wing Shun qui, après la guerre, essaie de faire sa place à Hong Kong en compagnie de sa femme enceinte (l'actrice et chanteuse Dai Lin) et de son fils. Ip Man c'est bien sûr l'excellent Donnie Yen dont j'apprécie de plus en plus le jeu réservé même si, dans la scène où il retrouve son vieil ami Zhou (Simon Yam), ses larmes semblent peu convaincantes. Mais passons. Ip Man décide donc, aidé d'un ami journaliste, d'ouvrir son école qui tarde à trouver des élèves jusqu'à ce débarque un jeune chien fou, Wong Leung (Xiaoming Huang) qui va amener ensuite tous ses amis. Mais Ip Man se heurte aussi à la corporation des autres écoles d'arts martiaux chapeautée par le maître Hung (Sammo Hung Kam-Bo qui à 59 ans est encore crédible). De l'hostilité initiale naîtra ensuite un véritable respect entre les deux hommes. A la différence du premier opus, Ip Man se retrouve, comme les autres chinois, en butte non aux Japonais occupants mais aux Anglais et Occidentaux en général, incarnés ici par le corrompu et arrogant lieutenant Archer et le boxeur violent et raciste Twister (Darren Shalahvi). Un combat de boxe dégénère lorsque Twister, se moquant des arts martiaux chinois, tue avec ses poings le maître Hung. Du coup, Ip Man relève le gant et affronte l'Anglais au nom de la culture chinoise mais aussi de l'entente entre les peuples.
Les scènes d'action chorégraphiées par Sammo Hung sont toutes formidables, que ce soit celle dans la poissonnerie (qui redonne une nouvelle utilité à la palette) ou, surtout, celle entre Ip man et maître ung qui est un véritable moment d'anthologie. Cela dit, si vous voulez voir un combat phénoménal entre les deux comédiens et artistes martiaux, je vous recommande de voir SPL de Wilson Yip.
A noter aussi, outre le travail très soigné sur les décors et la photographie (Hang-Sang Poon) que la production a fait appel à Kenji Kawai, le compositeur japonais d'entre autres GHOST IN THE SHELL et AVALON, pour faire la musique du film, lui donnant une dimension épique supplémentaire.

diana rigg for ever



Première apparition de Mrs Peel en 1965 : Diana Rigg est merveilleuse, point final !

 

 Dernière apparition en septembre 1968 dans l'épisode "Forget-Me-Knot"

samedi 25 février 2012

la féline

Réalisé en 1942 par Jacques Tourneur sur un scénario de DeWitt Bodeen et produit par Val Lewton, THE CAT PEOPLE fut tourné vite (en trois semaines), pour une bouchée de pain (la RKO était alors au seuil de la faillite) et rapporta un succès inattendu (près d'un million de dollars de profit). C'est ce qui entraîna, deux ans plus tard, la réalisation, par Robert Wise, de THE CURSE OF THE CAT PEOPLE avec les mêmes comédiens.

Simone Simon, jeune ingénue française qui tenta une brève carrière américaine, incarne Iréna Dubrovna, une immigrée serbe travaillant dans la mode, qui tombe amoureuse d'un architecte, Oliver Reed (Kent Smith). A noter que leur rencontre se déroule au zoo, devant la cage des panthères.

Mais, comme elle le lui raconte chez elle où elle l'a invitée à boire le thé, elle est hantée par les légendes de son pays, et de son village, à propose de femmes-chats démoniaques jadis chassées par un roi catholique dont elle a une statue en bronze.

Peu de temps après ils se marient, même si leur relation est rendue peu banale du fait qu'Iréna refuse que son mari l'embrasse (a fortiori qu'ils partagent leur lit) de peur que, selon les légendes, elle ne se transforme ensuite en chat et le tue. Lors d'une soirée au restaurant, une mystérieuse femme à l'allure féline (Elisabeth Russell) s'adresse à elle en serbe et l'appelle "soeur", ce qui trouble Iréna.

Du coup, Oliver décide de l'envoyer consulter un psychiatre, le Dr Judd (Tom Conway) qui l'hypnotise et découvre qu'elle est profondément persuadée que ses légendes sont vraies.

De son côté Oliver est de plus en plus déconcerté et désemparé et s'en ouvre à sa collègue et amie, Alice (Jane Randolph) qui l'aime en secret. Notez qu'elle fume avec assurance.

Peu à peu, Iréna devient jalouse d'Alice, ce qui provoque sa transformation et l'amène par deux fois, dans la rue et à la piscine, à la suivre et à l'effrayer. Le travail sur la lumière, mais aussi le son est fantastique et contribue à créer une véritable ambiance angoissante. Dans la rue, le bruit des talons d'Iréna suit celui des talons d'Alice jusqu'à ce qu'on n'entende plus que ceux d'Alice. Dans la piscine, le jeu d'ombres et un feulement suffisent à créer la peur.

Oliver comprend qu'il a été comme envoûté et n'aime pas Iréna (ou bien est-il juste frustré de ne pas pouvoir consommer son mariage ?) et lui annonce qu'il aime Alice et veut divorcer. Après lui avoir dit de partir elle griffe un coussi du canapé avec ses ongles d'une façon très féline.

Le Dr Judd est de son côté tombé amoureux d'Iréna et ne croyant pas aux légendes ni aux mises en garde d'Alice, décide de l'attendre un soir et l'embrasse. Erreur fatale qui lui coûte la vie, mais aussi celle d'Iréna puisqu'il la blesse mortellement à l'aide de sa canne épée. Elle réussit à aller jusqu'au zoo, libère la panthère et tombe sur le sol devant sa cage. Lorsqu'Alice et Oliver arrivent ils trouvent un cadavre de panthère transpercé par la lame de la canne du Dr Judd...

vendredi 24 février 2012

mardi 21 février 2012

25 et des brouettes

Je ne sais combien de gens consultent ce blog régulièrement ou accidentellement. C'est d'ailleurs le cadet de mes soucis car je ne le fais pas pour cela mais bien plutôt par envie de garder une trace des films qui m'ont plu. Si je n'ai pas mis en ligne de nouveau post depuis le 26 janvier c'est parce que, étrange coïncidence, c'est ce jour-là que, suite à un rendez-vous médical en urgence, j'ai ensuite été hospitalisé aux urgences de l'hôpital de Joigny. Après une escapade en RA à l'hôpital de Troyes (sic !), j'ai intégré le service de médecine A de Joigny le samedi 28 janvier et n'en suis sorti que hier en début d'après-midi. Ce qui au départ était censé être une extrême déshydratation ayant entraîné une insuffisance rénale alarmante c'est en fait révélé un taux trop élevé d'acide urique ayant provoqué ladite insuffisance et, accessoirement une violente crise de goutte dans mes deux pieds m'imposant de rester alité pendant près de deux semaines. J'ai donc découvert que j'avais deux reins très exigeants qui m'imposaient de boire beaucoup, mais alors beaucoup d'eau chaque jour. J'ai aussi pu à nouveau vérifier la patience, le professionnalisme et le dévouement (sans parler de la bonne humeur) du personnel soignant (et non-soignant), le manque de personnel, l'importance du nombre de séniors hospitalisés (et le cortège de pathologies qui les accablent). Ma chambre avait une fenêtre qui donnait sur l'entrée des véhicules ce qui me donnait l'occasion de voir rentrer ambulances et pompiers, ainsi que le personnel, me faisant endosser la défroque involontaire du personnage de Rear WIndow (Fenêtre sur cour) interprété par James Stewart ! Je me suis beaucoup ennuyé, mais j'ai aussi beaucoup dessiné et beaucoup lu. Je dois, je me devais de le souligner, à la fois une fière chandelle et un remerciement taille XXXXL à ma soeur Marie qui, non seulement, m'a poussé à aller voir mon médecin ce jour-là mais, ensuite, n'a eu de cesse de m'appeler tous les jours.
Quant aux films, dont j'ai été éloigné pendant tout ce temps, je ne sais pas encore quand je recommencerai à en voir et à écrire dessus, alors soyez patients. A bientôt.