lundi 31 octobre 2011

le cercle rouge (fin)









Yves Montand est la seconde révélation du film, avec Bourvil
Il joue deux rôles enfin de compte : celui de l'ex-flic alcoolique victime de delirum tremens (les hallucinations animalières !) qui a peur de ce qui vit dans son placard et a, dans le miroir, la clope au bec, des faux-airs de Gainsbourg ! L'autre, c'est celui du flic devenu truand, qui met en application sa formation et son expérience pour faire un ultime coup et qui se sacrifie (très nippon tout ça) en ironisant sur la police au moment de mourir...

dimanche 30 octobre 2011

le cercle rouge (encore)

C'est le premier plan du film qui nous plonge d'emblée dans une confusion dont le film ne se débarrassera pas : qui sont les flics et qui sont les voyous ? Ainsi, ici, ce chauffard qui se moque du feu rouge est en fait un flic, tout comme l'un des deux porteurs de chapeau... mais lequel ?
Gian Maria Volonté est derrière André Bourvil car il est menotté à ce dernier même si on ne le voit pas. Notez que les deux hommes sont sensiblement habillés de la même manière, à un détail près : Mattei porte la légion d'honneur sur sa veste.
Bourvil est simplement génial et immense dans ce rôle qui lui va comme un gant. Sa détermination, son inhumanité apparente, son amour des chats et de la mission, en font un personnage hors du commun. L'acteur était malade et ne vit jamais le film terminé car il mourut le 23 septembre 1970, un mois avant sa sortie en salle.
Le film est placé sous le regard d'un homme mystérieux dont on ne sait presque rien sinon qu'il est le chef de l'IGS et que c'est un homme austère et froid qui est persuadé de la culpabilité de tous les hommes. Il y a un côté Mazarin à la limite du Torquémada chez Paul Amiot, un côté vieille France aussi qui rappelle qu'en cette année 1970, les anciens, la génération de la Seconde Guerre étaient encore aux commandes...
Une des photographies que Corey récupère avec ses affaires à sa sortie de prison et qu'il laissera ensuite dans le coffre-fort de Rico car elle s'est mise en ménage avec ce dernier...
Corey ne peut s'empêcher de jeter un regard (partagé) à la serveuse du café où il va en sortant de prison.
Les épaules de Anna Douking, l'ex de Corey, dont on décourvrira aussi la charmante poitrine.
Un des nombreux tableaux de la boîte de Santi qui fait assez penser aux clubs étatsuniens...
Notez les entraîneuses au comptoir derrière Mattei, la première est très belle...
Le geste réflexe de Vogel d'empoigner le sein de la statue est une trouvaille géniale...

samedi 29 octobre 2011

le cercle rouge (suite)

 Rico (André Eykan) est le premier truand que va voir Corey à sa sortie de prison. On comprend qu'ils étaient associés mais que Rico n'est jamais venu le voir pendant les cinq années et s'en est bien sorti sur son dos, allant jusqu'à mettre son ancienne petite amie dans son lit. Il ment à Corey sur la somme qu'il peut lui avancer et, du coup, ce dernier le déleste de tout son liquide, soit une somme rondelette.
 Alors, forcément, ça ne passe pas et Rico envoie deux hommes pour récupérer l'argent dans la salle de billard où Corey s'est ensuite rendu en attendant l'ouverture du concessionnaire auto. Le combat est rapide, sec et sans bavure, et illustre sans démonstration superflue combien Corey n'en est pas à sa première bagarre et qu'il a sûrement dû se battre en prison plus d'une fous.
Santi (François Perrier) est le truand installé, celui qui jure qu'il ne sera jamais l'indicateur de Mattei mais qui finira par trahir. Notez la bouteille de Red Label derrière lui, comme un rappel.
Le recéleur est joué par l'incroyable Paul Crauchet qui est d'une vérité inouïe, tout comme d'ailleurs tous les seconds rôles que Melville savait si bien choisir et diriger comme ses premiers rôles.
 Gian Maria Volonté est là parce que le film est une coproduction franco-italienne mais il apporte, de par son physique et son jeu un aspect exotique au film. Vogel est un drôle d'animal...


Et puis bien sûr il y a Delon, magnifié par Melville en truand mais qui sera aussi un flic superbe plus tard, toujours chez Melville.

vendredi 28 octobre 2011

le cercle rouge

Ecrit et réalisé par Jean-Pierre Melville en 1970, LE CERCLE ROUGE est l'un de ses meilleurs films, l'un des meilleurs films policiers et la matrice de toute une floppée d'autres films et de réalisations.  En le redécouvrant, j'ai trouvé d'autres ramifications du côté de chez Jarmusch et son GHOST DOG qui non content d'être une autre version du SAMOURAI lorgnait aussi de ce côté, ne serait-ce que par cette manière de placer l'intrigue sous les auspices spirituelles asiatiques.
Melville est un cinéaste du détail et du temps, qui prend celui de tout montrer, de tout dévoiler, de tout expliquer, car tout compte et tout fait sens. Pas d'ellipse et pas de raccourci chez lui. Si Vogel doit se libérer, alors il nous montre l'épingle à nourrice et comment il en fait un crochet. Simple et efficace.
Le film est totalement bleu et gris, que ce soit au dehors (tourné en janvier) ou dans les décors. Seule incongruité, au début du film, quand Corey se rend dans un club de billard, le "bleu" qui sert à préparer la queue qu'il va utiliser est en fait rouge. C'est le seul cercle rouge qu'on verra dans le film.
Les appartements de Rico, de Corey (et sa cellule) et de Mattei sont donc tous gris et bleu. Seule la maison (où ce que l'on en voit) de Jansen détonne et montre que celui-ci n'est ni flic ni voyou mais autre. Les murs (comme ses chemises) sont donc rayés de bleu mais aussi de jaune.
Souci du détail toujours, Jansen prépare lui-même ses munitions, en un rituel quasi alchimique...
Réminiscence de Belphégor et des films de cape et d'épée, le masque de Corey laisse deviner ses yeux. 
Détail classieux qui montre que Corey n'est pas n'importe quel voleur...
Jansen, sur le point de tirer. Le fait que, au dernier moment, il n'utilise pas le trépied et tire au jugé m'a rappelé la fin de l'épisode IV, mais peut-être ai-je trop laissé ma cinéphilie gamabader trop loin...
Notez les initales de Jean-Pierre Melville sur cette serrure qu'on ne voit que, quoi, trois fois ?

mercredi 26 octobre 2011

new mexico


THE DEADLY COMPANIONS est réalisé en 1961 par Sam Peckinpah sur un scénario d'Albert Sidney Fleischman d'après son roman. Peckinpah n'avait alors aucune expérience ni notoriété et n'eut aucun droit de regard sur le scénario et le montage ce qu'il regretta beaucoup.


Il avait été engagé grâce à Brian Keith car le comédien qui avait travaillé avec lui sur la série The Westerner le recommanda au producteur. Ce fut donc la première réalisation pour le grand écran de l'ancien assistant de Don Siegel. Curieusement ce film est assez tombé dans l'oubli et est même dans le domaine public (vous pouvez le voir ou ).  
La version que j'ai regardé en dvd était même de qualité assez médiocre et c'est bien dommage car le film ne manque ni de qualités ni d'éléments importants pour bien comprendre la suite. C'est en effet une histoire de vengeance mais aussi de rédemption, et aussi un film sur la folie et l'hypocrisie sociale.


Strother Martin, que l'on retrouvera dans CABLE HOGUE et THE WILD BUNCH est l'étrange pasteur d'Hila City, tandis que Chill Willis, vu dans PAT GARRETT... est Turk, cet ex-soldat confédéré qui scalpa jadis le personnage sans nom de Yellowleg. Quant à Steve Cochran, il joue le rôle de Billy, le pistolero ; le comédien mourut quelques années plus tard, en 1965.


Aux côtés de Brian Keith il y a la flamboyante rousse Maureen O'Hara qui à 40 ans était encore superbe.

A noter la musique composée par Marlin Skiles qui a des accents évoquant le temps du muet donnant, par exemple, une tonalité parfois burlesque comme dans la scène où l'on découvre des apaches ivres s'amusant avec une diligence. C'est lui qui avait composé la musique de GILDA.