lundi 28 février 2011

john mccabe

Un an après avoir dynamité le film de guerre avec M.A.S.H., Robert Altman adapte avec Brian McKay un roman d'Edmund Naughton, McCABE & MRS. MILLER.
Dès les premières images sous la pluie au son de Leonard Cohen on comprend que l'on n'est pas dans un western traditionnel mais déjà dans cette remise en cause à la fois du genre et de l'historiographie idéalisée par Hollywood. A la place on a un avant-goût de ce que sera bien des années plus tard la série Deadwood : un territoire en devenir, sans vraiment de loi (même s'il y a un avocat on ne voit pas la queue d'un shérif), où chacun essaie de tirer ce qu'il peut du sol ou de ses contemporains, a fortiori s'ils sont chinois, et où le commerce des femmes est toujours profitable car les mineurs sont pour la plupart célibataires.
Mais le film est aussi le récit d'une histoire d'amour contrariée, de la rencontre météorique de deux individus mal assortis et désarmés, l'un par sa bêtise, c'est Warren Beatty en McCabe, l'autre par son addiction à l'opium, c'est Julie Christie en Mrs. Miller. Ils montent ensemble un bordel qui va vite devenir florissant et attirer les convoitises. On sent bien que cela ne va pas se terminer heureusement, un peu comme une chanson de Cohen justement.
On y croise des tronches familières, comme celles de René Auberjonois ou encore John Schuck (le chirurgien suicidaire de M.A.S.H.), mais aussi Keith Carradine, tout jeune, à ses débuts.
Le film fut tourné en Colombie britannique et le décor de la ville construit ex nihilo dans un souci d'authenticité. Une curiosité à voir pour compléter, par exemple, un autre western musical, PAT GARRETT & BILLY THE KID.






L'amour vient en dansant (suite)

Fred Astaire et Rita Hayworth, à l'unisson...









L'amour vient en dansant

YOU'LL NEVER GET RICH est réalisé en 1941 par Sidney Lanfield sur un scénario de Michael Fessier et Ernest Pagano. Sidney Lanfield réalisa des films, beaucoup de comédies légères mais aussi THE HOUND OF BASKERVILLES avec Basil Rathbone en 1939. Avant d'écrire pour la télévision dans les années 50-60, Michael Fessier coécrivit (avec Ernest Pagano) aussi YOU WERE NEVER LONELIER en 1942 pour le couple Astaire/Hayworth. C'est en effet leur première collaboration et leur couple est formidable. Les chansons furent composées par Cole Porter, dont deux chantées par Astaire : Shootin' the Works of Uncle Sam et So Near and Yet So Far.
Martin Cortland (Robert Benchley) se fait déposer devant une bijouterie de la 5ème avenue et doit se faire rappeler par son chauffeur qu'il vient là pour acheter un cadeau pour l'anniversaire de son mariage. Mais à l'intérieur il choisit un bracelet en diamant pour sa maîtresse et une babiole à sept dollars pour sa femme. Il demande que le bracelet soit gravé mais au moment de donner le nom il demande à utiliser le téléphone pour l'obtenir de son homme de confiance joué par Fred Astaire (Robert Curtis).
La danseuse en question ("the one with the dimple on the knees") c'est Rita Hayworth (Sheila) mais elle n'est pas encore sa maîtresse et ne semble d'ailleurs pas intéressée par l'idée.
Manque de bol, c'est Mrs. Cortland (Frieda Inescort) qui ouvre ledit paquet et trouve le bracelet. Du coup Cortland attribue le cadeau à Curtis en faisant de Sheila la maîtresse de celui-ci ! Et de fil en aiguille Curtis se retrouve engagé dans l'armée.
Curieux de voir un film de 1941 qui évoque l'armée sans évoquer la guerre en Europe et de manière légère. Il sortit aux Etats-Unis le 25 septembre 1941, soit deux mois avant l'attaque de Pearl Harbor.
Autre signe des temps, les seuls Noirs que l'on voit dans le camp militaire sont a) en prison et b) chantent. Ce sont The Four Tones (Lucius Brooks, Leon Buck, Rudolph Hunter et John Porter) qui interprètent Since I Kissed My Baby Goodbye. Plus tard ce sont les Delta Ryhtm Boys (Buddy Colette, Alfred Grant, Chico Hamilton et Red Mack) qui jouent March Milastaire (A-Stairable-Rag).
Sinon, Fred Astaire est étonnant de facilité et de décontraction, comme si il vivait dans une autre dimension. Le fait qu'il ait deux fois l'âge de sa partenaire rajoute un soupçon d'irréalité toute hollywoodienne. A noter le petit rôle joué par Osa Massen (Sonya), une comédienne danoise qui débuta sa carrière en 1926.





dimanche 27 février 2011

100 dollars pour un shérif

"Well, come to see a fat old man some time."

TRUE GRIT est réalisé en 1969 par Henry Hattaway sur un scénario de Marguerite Roberts adaptant une nouvelle de Charles Portis. 
John Wayne, peu suspect d'être un gauchiste, refusa d'écouter ceux qui lui déconseillaient de travailler avec une scénariste blacklistée. Il reprendra le rôle dans ROOSTER COGBURN de Stuart Millar en 1975. Il avait 61 ans et reçut l'oscar du meilleur acteur pour le film. C'est aussi un des derniers films d'Hattaway qui lui avait déjà plus de soixante-dix ans, comme quoi, le western, ça conservait alors.
Une adolescente décide d'engager un vieux marshal pour arrêter l'homme qui a assassiné son père. Le vieux briscard qui a du courage à revendre ("he's got true grit") c'est John Wayne et "little sis" est interprétée par une Kim Darby de 22 ans alors que son personnage est censée en avoir 14 ! Wayne dira ensuite qu'il n'avait pas aimé travaillé avec elle, pas plus d'ailleurs qu'avec Robert Duvall.
A leurs côtés, un Texas Ranger interprété par Glen Campbell (La Boeuf) qui rejouera l'année suivante avec Kim Darby dans NORWOOD. Campbell était un guitariste professionnel reconnu, ayant travaillé avec Sinatra, Martin et d'autres mais il était aussi occasionnellement comédien.
A noter la présence, en méchants, des jeunes Robert Duvall et Dennis Hopper ; ainsi que celle du chat "General Sterling Price" qui reprendra le même rôle six ans plus tard.
La musique est du grand Elmer Bernstein et elle contribue à donner une dimension épique old school au film.

nb : je n'ai pas encore vu le remake écrit et réalisé par les frangins Cohen avec, respectivement, Jeff Bridges, Jailee Steinfeld, Matt Damon et Barry Pepper.






samedi 26 février 2011

Merci pour les récompenses absolument méritées du GAINSBOURG (VIE HÉROÏQUE) de Joan Sfar ;
pour l'émotion de Lëila Bekhti, sa voix cassée et sa robe audacieuse ;
et pour celle de Sara Forestier, et ses mots, et sa culotte ;
pour aussi les prix au GHOST WRITER de Polanski ;
pour l'hommage à Tarantino ;
pour les jambes interminables de Valérie Lemercier ;
pour enfin, et surtout, le bonheur indicible d'entendre Jodie Foster s'exprimer en un français aussi impeccable que d'une sensualité inouïe...

vendredi 25 février 2011

the moon warriors (suite)

Tous les comédiens sont impeccables dans ce qui est, somme toute, un exercice de style pour tout comédien chinois.
Côté garçons, deux stars de la canto-pop, Andy Lau (Fei, le pêcheur qui est quand même sacrément fort à l'épée pour un simple pêcheur !) et Kenny Bee (le 13ème Prince au grand coeur un peu niais qui accepte qu'un pêcheur le tutoie), ainsi que le vétéran des "méchants" de cinéma, l'odieux Kelvin Wong (alors lui, il peut faire quatre partie d'échecs chinois en même temps, tirer à l'arc, faire des sauts périlleux et décapiter un incompétent avec son arc !).
Côté filles, la glamoureuse Maggie Cheung (en traîtresse perdue par son coeur, mais réincarnation de Hsu Feng dans A TOUCH OF ZEN, y compris dans son absence de sourire !), et l'autre grande star de la canto-pop, Anita Mui (qui par ses moues rappelle la Cheng Pei-Pei de L'HIRONDELLE D'OR. Cette dernière mourra moins de dix ans plus tard d'un cancer).






the moon warriors

ZHAN SHEN CHUAN SHUO réalisé en 1992 par Sammo Hung Kam-Bo sur un scénario d'Alex Law.
Sammo Hung réalisera encore cinq films avant de s'arrêter pour entamer sa carrière américaine qui s'est surtout limitée à la série Martial Law. Il continue cependant à tourner et se permet même de jouer des "méchants" comme dans S.P.L.
Le film est un hommage amoureux de Hung aux films de wu xia pian de la grande époque révolue du cinéma de Hong Kong.
La scène des deux bijoux de jade est symptomatique des films de sabre dans lesquels il y a toujours une pause au milieu du film, le plus souvent lyrique. Et puis ici ce sont, mine de rien, deux thèmes sérieux qui sont évoqués : une princesse peut-elle s'éprendre d'un pêcheur roturier ? une princesse peut-elle aller contre sa destinée, c'est-à-dire faire le mariage arrangé par son père ? C'est typique des films de sabre à l'ancienne dans lesquels les personnages féminins étaient très affirmés et indépendantes, et se battaient comme sinon mieux que les hommes. Anita Mui et Maggie CHeung sont ici de véritables héritières d'une tradition initiée par des actrices comme Cheng Pei-Pei et surtout Hsu Feng, l'égérie de King Hu.
Les combats ont été réglés par Corey Yuen (LES 3 ROYAUMES) et Ching Siu-Tung (LE SECRET DES POIGNARDS VOLANTS). La musique est de James Wong, le compositeur de celles de HISTOIRE DE FANTÔMES CHINOIS, UNE BALLE DANS LA TÊTE et IL ÉTAIT UNE FOIS EN CHINE.
ps : je me suis demandé durant tout le film ce que l'orque Ha-wei venait faire dans cette histoire et puis je me suis souvenu que c'était l'année de FREE WILLY, un autre orque !




jeudi 24 février 2011

arabesque

"You're brilliant !
– Result of a clean mind and a healthy body…"

ARABESQUE est une comédie d'espionnage réalisée par Stanley Donen en 1966 sur un scénario écrit par Julian Mitchell, Stanley Price et Peter Stone.
Le film intervient dans un certain moment de la filmographie de Donen car il a encore cette légèreté que l'on trouvait dans CHARADE en 1963 et qui se confirme quand on sait que le rôle avait été écrit pour Cary Grant. Mais l'on n'est pas encore dans cette gravité mélancolique et désabusée qui fera la force de TWO FOR THE ROAD l'année suivante.
Et c'est tant mieux car ARABESQUE est une gourmandise à consommer sans arrière-pensée mais de préférence en VO pour goûter le pseudo accent arabe de Sophia Loren et la diction très britannique, même si son personnage est étatsunien, de Gregory Peck.
N'ayant jamais été particulièrement fan de Loren j'avoue avoir été surpris, non seulement par son regard, mais aussi l'étendue de sa palette comique. La scène où elle essaie de perturber un horse guard est un bijou.
De son côté, Peck, cinquante balais au compteur ne s'en sort pas si mal. Trois ans après BEHOLD A PALE HORSE, il campe là un enseignant assez déluré, adepte du bon mot et du flegme qui font de chacune de ses répliques un régal.
Les seconds-rôles sont tous très bien tenus, y compris alors qu'aucun n'est interprété par un comédien arabe (signe des temps, hélas...).
La musique d'Henry Mancini et le générique de Maurice Binder contribuent enfin au charme sixties de ce film qu'il faut voir et revoir.






mercredi 23 février 2011

cinq cartes à abattre (fin)

Dean Martin, portant bien ses 51 ans d'alors ; Katherine Justice, l'ingénue de service ; Inger T. Stevens, la professionnelle ; Yaphet Kotto, le barman athée ; John Anderson, le marshal impuissant...





cinq cartes à abattre (suite)

Robert Mitchum, en précheur, treize ans après THE NIGHT OF THE HUNTER ; Roddy McDowall en sociopathe veule ; Ruth Springford et Boyd 'Red' Morgan ; Bill Fletcher ; la Bible du révérend Rudd...