dimanche 31 octobre 2010

goemon

Bien loin du varech de nos côtes, le GOEMON écrit (avec Tetsurô Takita) et réalisé par Kazuaki Kiriya est l'adaptation d'une légende japonaise qui a déjà donné lieu à des pièces de kabuki, des jeux vidéos, et des mangas. L'intrigue est centrée sur Ishikawa Goemon, un bandit du XVIe siècle.
Kiriya est aussi le créateur de CASSHERN, ce qui en dit long sur sa fascination de la sous-culture du jeu vidéo et de la bande-dessinée, d'où une mise en scène très opératique, voire baroque au niveau de l'image, mais avec une approche des mouvements et de l'évolution dans l'espace qui se rapproche davantage de ces univers que de ceux du cinéma. Le résultat est bluffant, mais aussi parfois fatiguant tant on ne peut s'empêcher de trouver cela parfois creux. On est dans la démesure assumée, pas très loin de ce qu'un Baz Lhurman a fait avec la comédie musicale. Le Japon médiéval dépeint semble sortir d'un univers parallèle ce qui contribue à l'impression d'irréalité propre au jeu vidéo. Les comédiens sont très convaincants. Les deux frères d'armes sont joués par Yôsuke Eguchi (Goemon) et Takao Ôsawa (Saizo) tandis que la princesse Chacha est interprétée par Ryoko Hirosue, celle qui joua naguère la fille de Jean Réno dans WASABI !
La musique, enfin, est signée par Akihiko Matsumoto, le compositeur de RETURNER (Takashi Yamazaki, 2002).







samedi 30 octobre 2010

dessine moi un journal

Je vous conseille l'achat du numéro hors série édité par Le Monde Diplomatique en collaboration avec Homecooking.
C'est une idée aussi fantasque que belle : raconter en bande-dessinée des sujets abordés normalement sous forme d'articles dans le mensuel. Le résultat est à la hauteur de ce que l'on attend du Diplo en termes de rigueur mais avec une touche de fantaisie assez anglo-saxonne.

vendredi 29 octobre 2010

vingt-sept pouces sinon rien !

Cela fait maintenant une semaine que j'ai adopté une nouvelle machine intelligente, du moins dans sa conception, sa réalisation et ses fonctionnalités. C'était un investissement que je procrastinais depuis bien trop longtemps, une vieille manie.
Ma vie n'en est pas encore fondamentalement bouleversée mais je vous tiendrai au courant de mon évolution...

jeudi 28 octobre 2010

sky captain and the world of tomorrow (suite)

Deux anecdotes en rapport avec deux des captures du film de Conran : primo, le logo de la Flying Legion, "Ille Caelum Fremitus" apparaît dans une scène (à 17'20"), peint sur le sol d'un hangar. C'est une mauvaise traduction latine sensée signifier que les lions rugissent dans le ciel ; ou que le ciel est un lion rugissant, ce n'est pas clair. Secundo, on aperçoit bien le nom du héros (17'30") "Captain H. Joseph Sullivan" sur la porte de son bureau : Sky Captain est son nom de code, pas son patronyme, d'où un titre français particulièrement raté et qui m'agace toujours...





mardi 26 octobre 2010

la mouche

"You didn't waste any time ! I'm not getting any younger…"

Remake du film de 1958 réalisé par Kurt Neuman*, THE FLY a été réalisé en 1986 par David Cronemberg d'après un scénario qu'il a coécrit avec Charles Edward Pogue.

Jeff Goldblum, alors encore peu connu, hormis des cinéphiles (qui l'avaient vu dans SILVERADO et dans THE ADVENTURES OF BUCKARO BANZAI...), y est Seth Brundle, un savant qui lors d'une expérience de téléportation fusionne avec une mouche.
Sa compagne, une journalsite scientifique jouée par Geena Davis, n'en prend pas tout de suite conscience, mais au fur et à mesure que Brundle devient de moins en moins humain et elle de plus en plus enceinte, les choses changent.
Réalisé après le succès de DEAD ZONE (et deux ans avant DEAD RINGERS)**, c'est surtout un film qui, sept ans après les enfants mutants de CHROMOSOME 3 et les télépathes nés de mères droguées à leur insu de SCANNERS, reprend l'obsession thématique récurrente de la naissance et de ses conséquences qui sont une constante de l'oeuvre de Cronembreg dans les années 70-80.
Le film tient encore bien la route même si la technologie nous semble désormais bien vieillote, tout comme la réplique de Brundle lorsqu'il sort de son telepod : "Is it live or is it Memorex?" était le slogan de la campagne de 1972 de cette société de cassette audio.

* Titré en français LA MOUCHE NOIRE le film, basé sur un scénario de James Clavell, met en scène Vincent Price. Il eut un succès immédiat dont ne profita pas Neumann qui mourut en effet une semaine avant la sortie en salles !
** Lors de l'accouchement, le gynécologue est d'ailleur joué par Cronemberg lui-même !




dimanche 24 octobre 2010

soleil vert

Réalisé en 1973, en pleine décennie de conscientisation catastrophiste des risques liés à l'ennvironnement, SOYLENT GREEN est un film de Richard Fleischer sur un scénario de Stanley R. Greenberg (adaptant le roman Make Room! Make Room! de l'auteur de sf Harry Harrison). La vision ultra-pessimiste du film était à l'aune des problèmes qu'on commençait juste à percevoir. D'où une mode films catastrophes et apocalyptiques dont Heston, le héros de THE OMEGA MAN (1971) et de PLANET OF THE APES n'était pas le moindre des symboles.
Ce qu'il y a d'ailleurs de paradoxal c'est quand on sait, a posteriori, le statut d'icône all american de Chuck Heston, lui qui a si souvent incarné des personnages perdus dans une Amérique disparue, comme avalée par ses propres démons (le racisme, la guerre, la pollution, la cupidité et j'en passe). Mais en ce temps-là, que je sache, il n'était pas encore le héraut de la NRA et on le voyait côtoyer d'étranges individus et adopter d'étranges manières.
Ainsi son détective est un type assez peu intéressant, égoïste, veule et assez rustre. Mais la disparition de son seul ami, Sol, ce bibliothécaire affecté par la police, et la rencontre d'une jeune femme (qui sert de bien immobilier sexuel attaché à l'appartement d'une de ses victimes) vont l'amener à réfléchir au sens et au goût des choses. C'est ce changement progressif de paradigme qui va le conduire à, non seulement mener son enquête jusqu'au bout, mais à avouer ses sentiments.
A ses côtés, donc, le grand (par le talent) Edward G. Robinson, 79 ans qui mourut peu après. Il avait commencé sa carrière en 1916. Dans un des bonus du dvd on peut voir un reportage télévisé réalisé lors du tournage du film durant une soirée rendant hommage à Robinson. Se dire qu'il ne survivrait pas ensuite, comme son personnage, rend la fin de celui-ci encore plus poignante. D'autant que la nature est sublimée ici en n'existant que sous la forme d'images de cinéma...
Il en va de même de la mort de Joseph Cotten, qu'on ne voit que dans deux scènes mais qui marque par sa présence. Ce type était un ami de Welles et joua dans CITIZEN KANE et THE MAGNIFICENT AMBERSONS !
La jeune Shiri (the furniture) est interprétée par LeighTaylor-Young.
La musique, très efficace, fut composée par Fred Myrow qui termina sa carrière en écrivant des scores pour des films d'horreur cheap alors que, en son temps, il avait composé la chanson 'You Make Me Feel So Young', comme quoi il n'y a pas de justice, surtout à Hollywood.





vendredi 22 octobre 2010

le chasseur

"Are you hungry ? Hmmm, horny..."

Steve McQueen ne pouvait pas rêver mieux que THE HUNTER comme ultime film. Réalisé par Buzz Kulik en 1980, le film est un vide-greniers cinématographique de la carrière de McQueen : si son personnage traverse le pays en tous sens, il revient toujours à San Francisco, ville qui lui porta chance en 1968 avec BULLITT. Grand pilote devant l'éternel ("Racing is life. Anything before or after us just waiting."), il conduit atrocement mal durant tout le film, ne réussissant jamais à se garer correctement, martyrisant les boîtes de vitesse et ruinant une Transam ! Vingt ans après l'avoir rencontré dans THE SEVEN MAGNIFICENT, il retrouve aussi Eli Walach. Il a même une courte scène avec Ben Johnson, figure incontournable des westerns, présents dans tous les Peckinpah, y compris THE GETAWAY.
D'ailleurs, vous pouvez aussi reconnaître Kevin Hagen en joueur de poker : c'était le docteur Baker dans Little House in the prairie ; ou Levar Burton qui venait juste d'être découvert dans Racines et qui deviendra ensuite mondialement connu en tant que Lieutenant LaForge dans Star Trek: The Next Generation.
En revanche je doute que, comme moi, vous n'ayez jamais eu vent de Kathryn Harrold (sauf pour les fans de RAW DEAL aka Le Contrat) alors qu'elle est y délicieusement enceinte.
Je m'en voudrais d'oublier la partition de Michel Legrand (qui avait, souvenez-vous, composé celle de THE THOMAS CROWN AFFAIR) qui cède pourtant la place à Charles Bersntein pour la poursuite de Chicago.
Le film est enfin l'adaptation, par Ted Leighton et Peter Hyams du livre de Christopher Keane et du roman éponyme de Ralph 'Papa' Thorson (qui joue le barman habillé en noir et rouge !), c'est-à-dire l'histoire d'un homme du passé perdu dans une modernité déboussolante.
Steve McQueen est mort, peu de temps après, à 50 ans, d'un arrêt cardiaque dans un hôpital de Ciudad Juarez : une mort à la Sam Peckinpah...





jeudi 21 octobre 2010

chagall en russie

Le dernier album de Joan Sfar est tout simplement magnifiquement débridé et joyeusement coloré.