samedi 5 juin 2010

les trois royaumes

CHI BI [Les 3 Royaumes] est un film épique de John Woo sorti en Occident dans une version raccourcie, il avait connue en Asie une double sortie, à trois mois d'intervalle, de deux films.












Les éditions HK après avoir sorti la version occidentale, vient de sortir, dans deux élégants boîtiers, les deux films qui composent cette fresque martiale magnifique. Ça y est, je viens de lacher un deuxième adjectif, alors tant que à y être je rajouterai volontiers que ces films en un seul sont sublimes, époustouflants et aussi mirifiques (parce que j'aime bien celui-là). C'est d'ailleurs, à bien peu de choses près, le meilleur film de Woo.













J'ai découvert John Woo à travers ce qui, à mes yeux, demeure son film emblématique, ainsi que celui d'une certaine esthétique depuis largement plagiée, et toujours mal, à savoir LAT SAU SAN TAAM [A toute épreuve, 1992]. C'était au Cratère, à Toulouse, lors d'un petit festival spécial cinéma chinois. La salle, petite, était rempli d'un public majoritairement asiatique, qui, comme je m'en rendis vite compte, connaissait déjà le film par coeur. J'ai passé le temps de la projection à m'émerveiller et à rire en même temps que le public conquis qui vivait pleinement ce spectacle total.













J'ai ensuite, via la vhs, découvert les autres : DIE XUE JIE TOU Une balle dans la tête, 1990], DIP HUET SEUNG HUNG [The Killer, 1989] YING HUNG BOON I et II [Le Syndicat du crime, 1986-1987]. Sa carrière américaine m'a, je dois bien le reconnaître, assez déçue. Ainsi, hormis quelques rares séquences de FACE/OFF (entre autres, la fusillade sur fond de 'Over the Rainbow'), je ne sauve rien de ce qui a suivi ; y compris PAYCHECK qui, quoique un honnête divertissement, n'avait rien de particulièrement wooesque.













Cela dit, il n'en est rien de CHI BI, la Falaise rouge, du nom du lieu où se déroule l'époustouflante bataille finale dans le deuxième film, qui est l'adpatation d'un épisode du Grand Livre chinois par excellence, l'épopée homérienne des 3 Royaumes. Je ne pontifierai pas sur cette ouvre dont j'ignorais tout alors que n'importe quel chinois connaît par coeur ses personnages et ses aventures.
Tourné en Chine continentale avec un impressionnant casting mêlant acteurs hongkongais, taïwanais et chinois, le film est la brillante démonstration que la maestria avec laquelle Woo s'était naguère essayé au wu xiao ping en réalisant HAO XIA [Last Hurray for Chivalry] n'était pas qu'un souvenir fantasmé. La maîtrise avait laquelle il a filmé, c'est-à-dire dirigé son équipe est inouïe et tant pis si on me juge emphatique et flagorneur. Le fait que j'ai été bluffé par la qualité de ce récit, de son découpage (chapeau à Daniel Wu, le monteur attitré de Woo) qui permet au spectateur lambda de sy retrouver dans cet imbroglio de personnages qui, sans vouloir faire de mauvaise blague, se ressemblent a bout d'un moment un peu tous.













Et puis il y a le plaisir du mandarin, cette version littéraire du chinois, bien loin du cantonnais des films hongkongais. Cette langue donne, en plus du soin prodigieux accordé aux décors, costumes et accessoires, une classe que je n'avais jamais vue je crois bien à l'écran sans que ça fasse aussi peu putassier. Le pognon est là, dans chaque plan, mais l'image renvoie une impression de normalité, comme si on avait simplement voyagé dans le temps pour se retrouver au IIIeme siècle en Chine du Sud. On peut cependant penser que les hiérarques pékinois doivent apprécier un tel spectacle rendu possible par la participation de l'armée populaire chinoise !













Enfin, il y a donc les comédiens, sur qui repose une bonne partie du succès du film car ils incarnent des personnages mythiques. Je ne jouerai pas au petit jeu de qui a fait quoi, tant, hormis les débutants, tous sont des vétérans ou peu s'en faut, et ont déjà prouvé leur valeur. Mais je dois bien reconnaître que tant Tony Leung Chiu Wai (le général Zhou Yu), Takeshi Kaneshiro (le stratège Zhuge Liang) , Chen Chang (le roi Sun Quan), Jun Hu (le général Zhao Yun), et surtout les deux femmes sans qui il n'y aurait pas eu d'histoire, Chiling Lin (Xiao Qiao) et Zhao Wei (Sun Shangxiang), sont tous époustouflants de talent et de beauté.

1 commentaire:

  1. for your dvd collection
    http://www.youtube.com/watch?v=SrEKwzrpwt4

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