DESIGNING WOMAN est réalisé en 1956 par Vincente Minelli et écrit par George Welles qui recevra l'oscar du meilleur scénario pour le film. Le titre français de du film ne lui rend pas justice car cette "femme modèle" n'a rien à voir avec le personnage joué avec une classe incroyable par Lauren Bacall. En effet, celle-ci est une créatrice de mode qui dessine des robes, une designing woman donc.
Mis en scène un an après le mélo magnifique TEA AND SYMPATHY (sur lequel avait déjà travaillé le chef-op John Alton), le film est une comédie luxueuse portant la marque MGM et filmée comme une comédie musicale mais avec Gregory Peck ! La direction artistique parle d'elle-même : E. Preston Ames avait travailléavec Minelli sur AN AMERICAN IN PARIS, BRIGADOON et THE BAND WAGON, tandis que William A. Horning travaillera sur NORTH BY NORTHWEST.
Le duo Bacall-Peck aurait dû initialement être formé par Grace Kelly et James Stewart, mais le mariage princier de la blonde froide dissuada Stewart de rester sur le projet, ce qu'il regretta ensuite. Cela aurait donné un tout autre film, moins intéressant selon moi car Peck est formidable en journaliste sportif et Bacall sophistiquée à souhait.
Le décalage entre les deux mondes qui se percutent une fois que les tourtereaux californiens reviennent à New York est bien visible ici. On aperçoit, à la table de poker, l'équipe d'amis journalistes de Mike, tandis qu'en arrière plan, on distingue la troupe d'artistes impliqués dans la future comédie musicale. Et, au premier plan, au lieu des sandwichs au fromage et au salami, une préparation haute cuisine qui consterne Mike.
Une des raisons qui rend ce film irrésistible est la manière dont Welles l'a écrit, donnant à voir le point de vue des personnages, y compris dans leur for intérieur, comme des apartés théâtraux. Le film est en fait, selon moi, un hommage amoureux aux comédies de Broadway pour lesquelles, et je pense bien sûr à THE BAND WAGON, Minelli a toujours eu un faible.
On ne peut, enfin, qu'admirer la performance de Lauren Bacall et louer cette femme amoureuse quand on sait que, alors qu'elle tournait ce film, Humphrey Bogart, l'homme de sa vie, se battait contre le cancer de la gorge qui l'emporta en janvier 1957, quelques mois avant la sortie du film. Elle avait 19 ans quand elle le rencontra sur le tournage de TO HAVE AND HAVE NOT, et 24 quand elle l'épousa en 1945.
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