J'ai revu DOCTOR DOLITTLE réalisé en 1967 par Richard Fleischer juste après FANTASTIC VOYAGE (belle ironie vu que le film raconte aussi un fantastique voyage !) et avant THE BOSTON STRANGLER. Je pense que je ne l'avais pas revu depuis bien des années car j'ai réalisé, au fur et à mesure, que je ne me souvenais de rien, sinon de ce même plaisir nostalgique attaché à ces rares films attachés à mon enfance. De fait, j'ai eu l'impression d'être un après-midi de vacances de fin d'année, à regarder un film à la télévision allongé sur le tapis. C'était comme revoir MARY POPPINS, un autre de mes plaisirs coupables qui partage bien des aspects, notamment le fait de comporter plusieurs numéros chantés (mis en musique par l'auteur, Leslie Bricusse, et dirigés par Herbert Ross). Mais j'ai découvert que par delà la comédie pour enfants à la Roald Dahl, le conte picaresque gentiment absurde dénaturé par le film avec Eddie Murphy était aussi un film avec plusieurs messages assez conséquents. Il y est ainsi question de la nécessité d'être végétarien pour respecter les animaux (avec cette réplique chantée qui laisse songeur, "A reluctant but sincere vegetarian, am I...") de traiter humainement lesdits animaux ; mais plus curieusement encore, il y est question, indirectement et implicitement, de critique du colonialisme et de l'impérialisme culturel à travers cette peuplade vivant sur la mystérieuse île dérivante et qui sont tous plus cultivés que des Occidentaux, sont régis par un roi appelé William Shakespeare le dixième du nom et sont surpris de rencontrer des Blancs qui n'essaient pas immédiatement de les tuer ! Rajoutez à cela une quête pur un animal mythique (un deuxième après le lama à deux têtes et avant le papillon lunaire), l'escargot des mers géant, une idée que reprendra des années plus tard Wes Anderson dans THE LIFE AQUATIC WITH STEVE ZISSOU.
Et puis bien sûr, il y a la distribution, à commencer par le très grand Rex Harrison qui, à 58 ans, faisait montre d'une énergie juvénile communicative. Cette année-là il tourna aussi THE HONEY POT de Mankiewicz.
A ses côtés, Anthony Newley est Matthew Mugg, le Ned Land irlandais de Dolittle et son Dr Watson aussi car il est aussi le publicitaire officiel de la geste dolittienne. Il est formidable, surtout dans les numéros chantés, et l'on ne peut que regretter que ce ne soit pas de lui qu'Emma tombe amoureuse.
Il y a aussi le jeune William Dix dans le rôle de Tommy Stubbins, un exubérant Richard Attenborough en directeur de cirque, et la voix de Ginny Tyler dans le rôle de Miss Polynesia.
Mais bien sûr, celle qui illumine le film par sa beauté rousse c'est Samantha Eggar dans le rôle d'Emma qui resplendit même si c'est Diana Lee qui la double au chant.
Pour les jamesbondophiles : Geoffrey Holder fut le Baron Samedi de TO LIVE AND LET DIE.
Et je ne voudrais pas oublier de vous conseiller le générique animé du film de Don Record.
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