mercredi 8 juillet 2009

wanted












Les progrès réalisés dans le domaine du numérique et de la modélisation ont ouvert depuis quelques années des champs nouveaux aux cinéastes, rendant possible une représentation à l'écran de délires qui étaient à l'étroit dans les planches des comic books. Loin du mainstream des productions Marvel, l'adaptation par Timur Bekmambetov du Wanted de Millar et Jones est plutôt une bonne surprise.
Wanted, la bd originale était très sombre et déviante, mettant en scène un personnage se découvrant être le fils d'un super-tueur travaillant pour une Fraternité de démiurges diaboliques contrôlant un monde d'où les super-héros ont été éradiqués au bénéfices des super-villains ! Cela reflète assez bien la tendance de Mark Millar à dynamiter de l'intérieur un genre (les super-héros) en en détournant les codes et les attentes du lecteur. Il avait, entre autres, réussi ça dans l'excellent The Authority que je vous conseille fortement.
Le film, s'il garde le personnage et son affiliation cachée à un tueur, adopte une approche moins iconoclaste. Wesley apprend qu'il a hérité de son père des capacités surhumaines à tuer et est formé par une secte de tueurs qui assassinent des cibles désignées par le Destin (métaphoriquement sursignifié par un métier à tisser, renvoi évident aux Parques de la mythologie). Il découvre en fait que celui qu'on lui a désigné comme le tueur de son père est en fait son père (ça ne vous rappelle rien ? vraiment ?) et que le chef des tueurs, joué par un Morgan Freeman qui est au meilleur dans les rôles de méchant, est en fait une ordure qui a son propre agenda. Visuellement, c'est de l'esbrouffe survitaminée du début jusqu'à la fin et on prend un pied intégral à suivre les séquences mémorables d'action. Bekmambetov est un cinéaste avec un regard très influencé par l'univers des comics et des mangas, ce qui était déjà sensibles dans NACHNOI DOZOR et ses suites. Son film est un total divertissement que l'on regarde sans bouder son plaisir. Pour peu qu'il ait de bons scénarios, j'ai bon espoir pour la suite.
Le film vaut aussi pour ses comédiens, à commencer par celui qui ouvre le bal, David Patrick O'Hara, que certains reconnaîtront pour l'avoir vu dans THE DEPARTED ou DOOMSDAY. Il a une gueûle et une présence incroyable. Il en va de même, curieusement, de Lorna Scott, qui joue Janice, la chef de Wesley, et dont le personnage est cartoonesque en diable. Sinon, outre Terence Stap, dont le rôle est trop fugitif, et Thomas Kretschmann, il y a James McAvoy et Mark Warren, ces deux Britanniques que j'ai revu récemment dans State of Play.

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