Hier après-midi, pour la seconde fois de la semaine, j'étais de corvée de conseils de discipline. J'entends bien peser ces quelques mots. La corvée, je ne la regrette pas au sens que j'ai fait le choix de me présenter au suffrage de mes collègues pour des motifs syndicaux et je suis plutôt fier de cela. L'un des devoirs d'un élu au conseil d'administration peut-être d'appartenir aussi au conseil de discipline et j'avais à nouveau choisi de l'accepter. En effet, tout douloureux et souvent pénible que cela soit, cela fait aussi partie du système dans lequel j'évolue et qui a une justice à sa manière. Parfois elle m'a semblé mal servie, comme lors d'un conseil qui avait exclus un élève "pour l'exemple" et dont j'étais sorti extrêmement mal à l'aise. Souvent elle aboutit à l'exclusion définitive d'un élève qui n'a pas sa place dans le système dont il refuse absolument d'accepter toutes règles. Autant je respecte l'anarchie en tant qu'idée autant les sociopathes qui abusent du système et rendent impossible la vie de classe des autres élèves m'insupporte. Et puis il y a les cas, rares, comme celui d'hier, qui se retrouvent devant cet étrange attelage mi-tribunal, mi-peloton d'exécution, non sans comprendre pourquoi mais sans y croire vraiment tellement sa trajectoire et ses motifs n'ont rien à voir avec les électrons libres habituels. Sans rentrer dans des détails que, devoir de réserve, je ne peux révéler, je dirais simplement que, pour des raisons personnelles, cet élève avait progressivement et irréversiblement saboté toutes ses chances de réussite à l'examen. Patiemment, certains membres du conseil et moi avons réussi à l'amener à laisser tomber ses premières lignes défensives pour laisser entrevoir les véritables raisons de son comportement. Ce faisant le premier tour de vote a conclu au non-renvoi de l'élève. Il pourra finir l'année et éventuellement redoubler à condition de, ce coup-ci, être irréprochable. Je suis donc sorti sous le soleil déclinant, rasséréné d'avoir, en toute modestie, contribué au "sauvetage" de cet élève. C'est si rare comme sentiment...
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