"But i don't want to be miniaturized !
– It's just for an hour…"
C'est l'un des films qui m'ont le plus marqué enfant, déterminant mon goût immodéré pour la science-fiction sans pourtant parvenir à faire de moi un scientifique.
FANTASTIC VOYAGE, réalisé en 1966 par Richard Fleischer, a été écrit par Harry Kleiner (BULLITT en 1968 !) et David Duncan (scénario de THE TIME MACHINE de George Pal en 1960). Même si leur meilleure trouvaille reste cette limite de soixante minutes (au-delà de laquelle l'élément miniaturisé reprend ses proportions initiales), leur scénario reflète bien les conceptions de l'époque : la guerre froide bat son plein et il s'agit de damer le pion aux communistes en sauvant un scientifique transfuge. Les militaires sont présents tout au long du film, tout comme ils l'étaient dans l'opération de voyage dans le temps de The Time Tunnel, série à succès de cette année-là. Le nom-même de cette division particulière en dit long : CMDF est l'acronyme de Combined Miniature Deterrent Force (Force miniaturisée combinée de dissuasion) et rien à voir avec ça ou ça !
Il s'agit donc de faire la guerre en gagnant un avantage nouveau sur l'adversaire prêt à tout pour empêcher cela. et c'est l'élément qui va donner tout son sel à l'équipée limitée dans le temps : on sait, d'entrée de jeu, qu'un saboteur est du voyage. Bon, on se doute quand même qu'il s'agit du personnage joué par Pleasence mais le suspense demeure entier néanmoins jusqu'à leur sortie du corps du patient.
Entre temps nos héros auront traversé bien des péripéties hautes en couleurs et en formes psychédéliques qui ont, je n'en doute pas, formé bien des vocations de scientifiques et de sous-mariniers. Le nom du sous-marin est le Proteus, du nom du dieu grec Protée qui pouvait apparaître sous différentes formes (c'est aussi le nom d'un ordinateur maléfique dans DEMON SEED aka Génération Proteus, film de Donald Cammell de 1977 d'après un roman de Dean R. Koontz).
La réalisation de Fleischer est impeccable, si l'on considère les effets spéciaux de l'époque. Le film est quasiment complètement tourné vers le récit et son décor, les acteurs étant secondaires. En effet, même Grant, le héros de service joué par Stephen Boyd (Massala dans BEN-HUR), n'écrase pas le film par sa présence. Raquel Welch, alibi potiche du film a les formes attendues, mais c'est une infirmière qui manque de les tuer tous en renversant un instrument, preuve que le sexisme était encore une valeur dominante.
La musique est signée Leonard Rosenman, l'immortel compositeur de THE LORD OF THE RINGS de Ralph Bakshi en 1978.
ps : s'il y a eu un faux remake (THE INNERSPACE de Joe Dante) en 1987, il y eut aussi une série animée du même nom entre 1968 et 1970. Un remake devrait apparemment voir le jour en 2013 sous la réalisation de Paul Greengrass.
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