Réalisé en 1983 d'après le roman de Robert Ludlum, THE OSTERMAN WEEKEND n'est rien de moins que l'ultime film de Sam Peckinpah.
C'est aussi celui qui me déconcerte le plus. Peut-être est-ce dû au fait qu'il était fatigué, sous pression, pas dans son élément (cinéaste de l'espace au piège d'un dispositif claustrophobe), sentant se confirmer la fin d'un certain âge d'or du cinéma représenté ici par Burt Lancaster. De fait, la froideur technique du film qui, à force de va et vient et de mise en abimes par écrans interposés donne l'impression d'avoir été filmé en vidéo, nous semble à des années lumières de la chaleur des films de Peckinpah. A ce titre, la seule séquence typique, quoique assez parodiquement (car totalement inutile) est celle de l'enlèvemen et de la poursuite, en plein soleil.
Du côté de ses personnages le film oscille entre trois catégories : les indigênes en phase avec les années 80 (Sarandon, Hooper et leurs faire-valoir féminin), les Peckinpahiens (Meg Foster et Nelson) et les Européens (Hurt et Hauer). Ils semblent passer leur temps à se croiser sans se comprendre et cette incompréhension, ce faux-semblant qui sert de trame au film se découvre dès le début dans cette séquence en vhs où l'on voit cette femmme, Polonaise apprend-on plus tard, parler avec Hurt en français.
La violence, vecteur essentiel du cinéma de Peckinpah, se concentre essentiellement à la fin du film mais elle change d'armes (l'arc de Foster et les poings et pieds de Nelson) tandis que les ralentis sont toujours là ; mais, comme le souligne Thoret en bonus, la violence est tout le temps-là, dans la moindre scène, dans les gestes, les mots et les regards, et elle n'en est que plus glaçante.
Film de genre marquant la fin d'une époque il prépare la précédente en nous décourageant par avance.
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