Réalisé en 1972 sur un scénario de Walter Hill adaptant un roman de Jim Thompson par un Sam Peckinpah qui avait visiblement encore du ressort THE GETAWAY (1972) est l'un de mes films favoris pour une pléthore de raisons (dont cette introduction n'est pas la moindre) que je vous livre dans le désordre où elles me reviennent.
Primo, donc, la distribution est une merveille : Steve McQueen y trouve l'un de ses meilleurs rôles en incarnant un type assez désagréable avec une classe qui nous empêche cependant de le trouver antipathique. McQueen sortait du flop de LE MANS et n'avait pas encore connu le succès grâce à PAPILLON ; le film de Peckinpah est d'autant plus une parenthèse inédite. Au passage il initie, dans la scène du train, une méthode d'endormissement que, fallacieusement, comme tant d'autres, je croyais avoir été inventée par Schwarzeneger dans COMMANDO.
Secundo, ensuite, la distribution : Ali MacGraw, beauté diaphane brune (car le vrai méchant n'aime que les blondes), est une vraie garce, prête à tout pour son homme. La preuve, elle épousera ensuite Steve McQueen et retournera avec Peckinpah dans CONVOY. On retrouve aussi Ben Johnson, un habitué qui était déjà de MAJOR DUNDEE, WILL PENNY et THE WILD BUNCH.
Tertio, l'histoire n'est pas celle que l'on croit. Loin d'être la cavale (sans issue ?) de nouveaux Bonnie & Clyde au Texas, le film raconte plutôt comment un couple essaye de se reconstruire en dépit des outrages du temps (l'incarcération de Doc), les mauvaises surprises et les avanies de l'existence. Il a du coup une amertume inattendue et une mélancolie amère qui ne sont pas sans rappeler celles de TWO FOR THE ROAD de Stanley Donen réalisé en 1967.
Quarto, la musique composée par Quincy Jones est assez discrète quoique totalement dans son époque ; les parties jouées à l'harmonica sont assurées par le grand Toots Thielemans !
Quinto, le film a été tourné au Texas mais se termine au Mexique et peut, comme tous les autres films de Peckinpah (hormis CROSS OF IRON ?) comme un western suivant le même sillon entamé dans MAJOR DUNDEE. Il tournera ensuite quelques films dont BRING ME THE HEAD OF ALFREDO GARCIA !
Sexto, Walter Hill commencera sa carrière de cinéaste trois ans plus tard en réalisant HARSH TIMES avec Charles Bronson !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire