mercredi 23 septembre 2009

comme un roman...

J'avais donné à mes élèves de bac pro une rédaction libre à faire dans le cadre de la séquence sur les textes autobiographiques de rentrée.
Les consignes étaient simples : dans un texte de 15 lignes écrites à la première personne et aux temps du passé racontez-vous comme un personnage de roman. Certains, pas assez, m'ont présenté des brouillons à corriger, d'autres m'ont étonné le moment venu. L'ensemble est correct mais j'ai trouvé que les textes ci-dessous (que j'ai à peine retouchés sur la forme) se détachaient du lot et c'est plutôt la bonne surprise de la rentrée !

" Ma vie, que dire sur ma vie ? Rien d'extraordinaire. Je suis né en plein hiver au mois de décembre 1930. J'ai été retrouvé au bord d'un chemin gisant dans les bras d'une femme morte de froid qui devait être ma mère. Je fus recueilli par la famille Lévi qui m'éleva comme leur propre fils. Ma vie se déroulait tranquillement entre l'école, la famille et les copains jusqu'à ce que la guerre éclate. Ma famille fut détruite par des hommes de l'armée allemande. Je réussis à leur échapper ce jour-là. Mais ils me poursuivirent. Je courus aussi vite que je pouvais mais rien à faire. Ils me retrouvèrent deux jours plus tard. L'un d'eux me braqua avec son arme et un autre me demanda mon identité. Je lui répondis : "Simon Lévi". Il fit un geste de la main et je reçus une balle en plein coeur. Je mourus ce jour-là à seulement neuf ans, pour une raison que j'ignore encore." (Dimitri C.)

"Extrait du Roman Autobiographique de Loïc F. Ce jeune auteur décida à l'âge de dix-huit ans de raconter son enfance. En voici la première page.
Quittant ma ville natale à l'âge de dix ans, je me retrouvais coincé dans ce petit village du fin fond de la campagne. C'était mes parents qui avaient décidé de nous exiler après ce qui nous était arrivé... Etait-ce vraiment une bonne idée d'aller se perdre si loin ? Je me serais sûrement moins ennuyé en ville. Mais aurais-je pu supporter le contact avec la foule après mon accident ? Aurais-je grandi autrement ailleurs ?... Que de questions... Telle fut mon enfance : pleine de questions. Nous repartîmes alors de zéro dans cette grange que mon père s'empressât de retaper dès la fin du déménagement. Il finit la première pièce, ma chambre, au bout d'une semaine. Cette petite pièce où je passais une grande partie de ma vie. Je ne sortais jamais de ma chambre... jusqu'au jour où la rentrée des classes arriva. Je n'avais vraiment pas envie d'y aller... Mais il fallait bien. C'était la première fois que j'allais voir d'autres personnes depuis mon accident. Allais-je réussir à les affronter ?" (Loïc F.)

" Je suis né le huit mai mille neuf cent quatre vingt dix à Lorient. Je m'appelle Erwab du Guesclin. Je suis né trois ans après ma grande soeur Gwénaelle et mon frère est né deux ans après moi s'appelle Loïc. Mon père était le patron d'une usine de métallurgie, la plus grande de France et ma mère était un mannequin de renom. Je vivais à Lille dans une charmante demeure du dix-huitième construite en briques. A l'école, je souffrais un peu du fait que j'étais un fils de riches alors que mes parents m'élevaient comme si nous étions une famille française normale. Je remercie mes parents de m'avoir appris la valeur de l'argent. Sinon j'ai vécu une enfance heureuse. Je m'entendais très bien avec mes parents mais cela s'est compliqué à l'adolescence. De fait, je me suis mis à écouter du métal extrême et je devins fanatique de la mode gothique et de groupes comme Gorgoroth, Enslaved, Sepultura, Children of Bodom, Kreator... Mais comme beaucoup de personnes, ils avaient des pensées toutes faites sur une culture qu'ils ne connaissaient pas et qu'ils ne voulaient pas découvrir sous prétexte que les personnes de cette culture étaient tous des satanistes. Puis vint le temps de la troisième, celui de l'orientation pour faire un métier. J'avais comme projet de devenir embaumeur et d'ouvrir une entreprise de pompes funèbres. Mes parents ne voulaient pas que je fasse ce métier car ils refusaient que je fusse confronté à la mort. Soit-disant que j'étais trop jeune. Mais j'avais fait ce choix en prenant en compte les risques liés à ce métier : avoir un bébé, un enfant à embaumer, les horaires, les risques de dépression... A cette époque, j'aimais tenir tête à ceux qui disaient le contraire de moi. Je n'admettais jamais que j'avais tort. J'ai fini par faire mes études et ouvrir ensuite mon entreprise de pompes funèbres. Elle est vite devenue la deuxième entreprise de pompes funèbres de France. Avec le temps, mes parents se firent à l'idée et je cessais d'être un embaumeur mais un patron. Et mes relations avec mes parents redevinrent normales." (Charles L.)

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