lundi 21 septembre 2009

district 9

Hier matin, après avoir été voté (nouvelles municipales car les dernières ont été annulées...) j'ai voir le DISTRICT 9 de Neill Blomkamp avec le bouleversant Sharlto Copley.
Co-écrit par Blomkam et Terri Tatchell le film est une révolution dans la dimension SF du cinéma et ce n'est pas un hasard si Peter Jackson a choisi de le produire et d'en assurer la promotion. Je dis, et je pèse mes mots que, nonobstant la claque attendue (espérée ?) que devrait être l'AVATAR de James Cameron, ce film est l'un des plus grands et des plus importants films de SF – voir film tout court. Par sa manière de transcender les genres en donnant à voir une cohabitation contrariée entre humains et non-humains, par son refus de simplifier les choses en donnant une image lisse et spectaculaire, par ses audaces scénaristiques et son anti-héros qui subit une mutation en forme d'épiphanie rédemptrice qui ne va pas se chercher des alibis religieux, DISTRICT 9 fout une pilée sèche et précise à tout un pan du cinéma qui à force de masturbation numérique et d'onanisme digital en a fini par perdre l'essence même du genre. Et c'est ainsi que, curieusement, plus de vingt ans plus tard, le film rend hommage en passant à l'ENEMY MINE de Petersen.
Difficilement racontable si l'on ne veut pas vider le scénario de sa substance. En deux mots le film est en grande partie un reportage documentaire au sujet d'un cadre d'une multinationale de l'armement (la MNU) à qui l'on a confié la gestion d'un camp de rétention d'un million (et quelques) d'extraterrestres débarqués vingt ans auparavant. L'élément déclencheur de la théorie des dominos du récit est la décision d'expulser les "crevettes" pour les réinstaller dans un autre camp hors de la ville de Johannesburg. Mais lors de l'opération ubuesque télévisée en direct, une série d'incidents vont précipiter notre cadre fâlot dans une fuite en avant inattendue. La localisation de l'histoire n'est pas la moindre des trouvailles du film que Blomkamp, Sud-Africain, a tenu à situer dans sa ville de façon aussi à assumer sa nationalité et aborder, par la bande, la question de l'apartheid et de l'exclusion. Le fait de faire jouer des compatriotes, sans recourir à une tête d'affiche reconnue qui aurait biaisé l'empathie du spectateur avec Wikus donnent aux personnages une vraisemblance inouïe. J'en suis sorti abasourdi, hébété, sonné.
Il n'y a plus qu'à espérer que les Américains ne décideront pas d'en faire un remake.

Ci-dessous, ALIVE IN JOBURG, le court de Blomkamp qui a servi de matrice au film !


ps : vu hier soir l'épisode 9 de Defying Gravity et la révélation de la véritable mission de l'équipage Antarès est assez clarkienne voire dickienne pour donner envie de voir la suite...

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