THE SWIMMER est réalisé en 1966 par Frank Perry sur un scénario de Eleanor Perry d'après une nouvelle de John Cheever. Eleanor Perry écrira encore deux autres films de son mari Frank, LAST SUMMER et DIARY OF A MAD HOUSEWIFE, avant de divorcer en 1971.
Il y a deux films en un seul : le premier, lumineux, bucolique, est consacré à cet homme en forme splendide qui profite d'une belle journée pour visiter des amis en traversant leur propriété et leur piscine pour rentrer chez lui, embarquant l'ancienne babysitter de ses fillles en chemin. C'est la partie ensoleillée, digne d'une peinture de Norman Rockwell, oscillant entre LOLITA (réalisé en 1962) et BREEZY (qu'Eastwood fera en 1973) : un homme d'âge mûr (Burt Lancaster, dans son rôle favori) est tenté par une jeunette (la ravissante Janet Landgard) qui a osé lui avouer son amour adolescent.
Le second commence quand elle s'enfuit en comprenant que ses gestes ont un sens qui n'a rien d'anodin (ah ! ce plan de sa main sur son ventre...), qu'il commence à s'essoufler et boîter, se fait snober et rejeter par tout le monde jusqu'à ce qu'il finisse par rentrer chez lui et... Non, je ne raconterai pas la fin sinon pour dire qu'elle reste ouverte à toutes spéculations, obligeant même le spectateur à reconsidérer la première partie et à se poser davantage de questions. Je me dis que le film doit avoir un autre goût quand on le voit une deuxième fois.
C'est un film essentiel dans sa critique des convenances sociales et de l'hypocrisie du quotidien, avec y compris des relents de lutte des classes sous-jacente (le chauffeur, les commerçants à la piscine...). Il se permet même un intermède poétique entre Ned et un jeune garçon dans une piscine vide d'eau.
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