lundi 11 avril 2011

monsters

MONSTERS est à ce début de siècle ce que le CLOSE ENCOUNTERS de Spielberg fut aux années 70 : une merveille qui fera date. Mais à la différence de son aîné qui, en son temps, put s'appuyer sur un budget confortable, un studio, des comédiens réputés etc., Gareth Edwards, le jeune auteur et réalisateur prodige de MONSTERS n'a pu compter que sur les bonnes volontés de ses deux comédiens, Whitney Able et Scoot McNairy, quelques techniciens, un budget ridicule et son imagination magnifiée par son expertise dans le domaine des effets spéciaux.
Il l'avait déjà démontrée en réalisant, en deux jours, FACTORY FARMED, un entêtant court-métrage conçu dans le cadre du Sci-Fi London 48 Hour Challenge de 2008.
MONSTERS part d'une idée simple que tout fan de SF valide d'emblée : une sonde de la NASA rapporte d'Europe des entités qui se reproduisent dans la jungle mexicaine où elle se crashe lors de son retour sur Terre. Six ans plus tard, en 2011, une partie du Mexique est "zone contaminée" et les créatures menacent le reste du pays tandis que les Etats-Unis sont à l'abri derrière un mur gigantesque.
Kaulder, un photographe, est contraint de babysitter la fille de son patron et de la ramener au pays via ladite zona contaminada, et l'on suit les péripéties de nos deux personnages en partageant leur surprise, leur angoisse et leur émerveillement aussi. Le film fonctionne essentiellement à trois niveaux :
a) les deux comédiens sont impeccables et leur synergie est sans faille, en partie car ils vivent en couple à la ville et se sont même mariés peu après.
b) tous les autres personnages sont des non-professionnels embarqués au hasard du voyage et ils sont donc aussi crédibles que le paysage.
c) tout le travail digital et numérique, sans oublier l'environnement sonore, contribuent à créer un monde dans lequel les ET sont là et représentent une menace banalisée.
Dans le bonus Edwards explique que sa démarche avait outré ses collègues du département fiction de la BBC où il travaille mais guère étonné ceux du département documentaire.
Et c'est là une des clés de la réussite de ce grand petit film qui à l'instar de DISTRICT 9 qui était lui aussi un faux-documentaire, prouve que la SF n'est pas une question de moyens mais d'idée et d'envie.







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire