vendredi 28 janvier 2011

the ghost writer

"Are you ill ?
— No, I'm aging…"

THE GHOST WRITER est un film épatant coécrit (avec l'auteur du roman, Robert Harris) et réalisé en 2010 par Roman Polanski. Curieusement, pour des questions financières, le film est censé être français et concourra, pour cela, aux prochains césars. Et ce alors que, censément se dérouler dans le Massasushets et à Martha's Vineyard, il a été tourné en Allemagne et sur l'île de Sylt.
Mais peu importe car en l'occurrence il s'agit de ne pas gâcher une once du plaisir gourmand, quasi onanisme que le spectateur ressent en découvrant ce film étrangement jouissif. Robert Harris, auteur de thrillers historiques efficaces tels que Enigma et Fatherland avait en tête un récit théâtral avec trois ou quatre personnages au moment de rédiger son roman et l'on a effectivement l'impression de suivre un récit hybride de théâtre de boulevard (pour les rebondissements) et de thriller à l'anglaise (pour les rebondissements) le tout saupoudré d'humour britannique pince-sans rire. A ce titre, mais c'est mon opinion, tous les plans de coupe où l'on voit le jardinier, véritable Sisyphe, s'évertuer à ramasser les feuilles que le vent marin persiste à disperser sont des grands moments comiques.
Le film dure 2h08 et en dépit de faux passages à vide qui permettent au cerveau de gamberger et de faire le point sur les indices accumulés, il ne laisse pas de temps mort et encore moins d'occasion de s'ennuyer. C'est d'ailleurs étonnant comment on arrive à rentrer en empathie avec un personnage finalement assez veule (il le fait pour la thune e ne semble pas avoir assez de fierté pour être un vrai écrivain) dont on ne connaît ni le nom ni le prénom. Figure archétype de ce monde de clair-obscur qu'est l'édition anglo-saxonne, ce "nègre"* réussit pourtant à nous accrocher et à nous donner envie de le suivre jusqu'à ce dénouement, certes attendu, mais parfaitement mené. Dans l'entretien de Harris en bonus, on découvre sa passion pour les films d'Hitchcock et, a posteriori, il y a effectivement quelque chose qui renvoie à NORTH BY NORTHWEST, le happy ending en moins.. Mais on imagine aussi combien ce briscar de Hitch aurait aimé finir son film comme Polanski boucle le sien avec cette maestria. Ah, ce plan séquence des feuilles qui s'envolent après lek bruit de freins et de choc, quasi subliminaux, laissant le spectateur comprendre que… parfait !
L'efficacité du film n'est cependant pas uniquement dans le scénario impeccable ni dans la réalisation exemplairement maîtrisée (et ce même si Polanski a reçu l'Ours d'argent pour sa mise en scène à Berlin). Non, ce qui fait le plaisir de ce film, par delà ses évidentes qualités techniques et esthétiques (le film est même presque trop beau, comme la maison qui sent le papier glacé), c'est la distribution et l'impression que tous les comédiens s'en sont donné à coeur joie pour incarne ces personnages de Cluedo grandeur nature. Quid des principaux comédiens dont il n'y a rien à souligner tant ils remplissent leur contrat avec une confondante facilité. Mais je pense ici plutôt à Tim Preece (Roy, l'éditeur humilié), à James Belushi (il y avait longtemps qu'il n'avait pas eu un vrai rôle), à Eli Walach (qui n'a plus rien à prouver sinon qu'il est un immense acteur) et à Morgane Polanski, fille de, qui joue la réceptionniste de l'hôtel.

ps : Dans le ferry, le panneau du Homeland Security Advisory System, littéralement Système d'Alerte de la Sécurité intérieure, avec Rouge (risque sévère d'attaques terroristes), Orange (Risque élevé d'attaques terroristes), Jaune (risque significatif d'attaques terroristes), Bleu (risque général d'attaques terroristes)) et Vert (faible risque d'attaques terroristes). Le niveau n' a été qu'une seule fois dans le rouge (du 10 au 14 août 206), cinq fois dans l'orange. Il est Guarded et Low depuis septembre 2009 ; en même temps, je regarde le 26 janvier et découvre qu'ils sont en jaune…







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