samedi 15 janvier 2011

un homme est passé

Formidable western psychologique qui cache bien son jeu, BAD DAY AT BLACK ROCK (Un homme est passé) a été réalisé (en Cinémascope, une première pour l'époque) par John Sturges en 1955 sur un scénario de Millard Kaufman (qui signa celui de DEADLY IS THE FEMALE de J. H. Lewis à la place de Dalton Trumbo ostracisé).
Ainsi, avant THE SEVEN MAGNIFICENT et THE GREAT ESCAPE il y avait donc eu ce film âpre et sec sur l'honneur, le courage, la lâcheté et la rédemption, thèmes qui nourriront tous ses films et qui sont ici magnifiés.
Petit grand film qui ne paye pas de mine, avec une histoire qui n'est pas sans rappeler HIGH NOON avec une dose de volontarisme qui évoque des cinéastes comme Capra et Preston Sturges, son auguste homonyme. Parce que, en 1955, mettre la question japonaise au centre d'un récit grand public, c'était quand même gonflé.
Choisir Spencer Tracy, le "héros" du FURY de Lang (dans lequel jouait aussi Walter Brennan, l'interprète de Doc !), comédien populaire et respecté était aussi une trouvaille audacieuse.
Et puis il y a aussi Smith, incarné avec arrogance par le grand Robert Ryan, médiéval en diable dans son fief californien, avec sa troupe de veules sbires (Lee Marvin et Ernest Borgnine). La scène où Tracy règle son compte à Borgnine alors qu'il n'a qu'un bras valide est digne des grands films hongkongais de Chang Cheh !
Je n'oublie pas non plus la regrettée Anne Francis, morte le 2 janvier dernier, et qui demeurera à jamais l'Altaira de FORBIDDEN PLANET.
Son frère, joué par John Ericson, refera équipe avec Dean Jagger (le shérif) dans FORTY GUNS de Samuel Fuller.
Je m'en voudrais d'oublier la composition lyrique d'André Prévin, d'habitude cantonné aux comédies légères, et qui trouve des accents à la Elmer Bernstein.





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