jeudi 22 septembre 2011

the limits of control


Ecrit et réalisé par Jim Jarmusch, THE LIMITS OF CONTROL est comme un lointain parent du GHOST DOG mâtiné de LISBON STORY sauf qu'il se passe en Espagne. L'intrigue est volontairement énigmatique même si on comprend/devine assez vite que cet intriguant type en costume silencieux et routinier est quand même un tueur à gages. Ce qui est marrant, pour les cinéphiles, c'est qu'il est joué par Isaach de Bankolé, lequel jouait un marchand de glaces dans GHOST DOG dans une scène hilarante de communication contrariée.


Le temps de lire la citation de Rimbaud mise en exergue qu'on l'a déjà oubliée et pourtant, ces haleurs dont elle parle vont rythmer le film et le parcours de notre homme sans nom en le faisant progresser jusqu'à l'achèvement de sa mission.


Un des plans décadrés et néanmoins très beaux du chef-opérateur Christopher Doyle, connu pour son travail minutieux chez Wong Kar Wai et qui, ici, magnifie non seulement les décors et les accessoires, mais aussi le héros, et en particulier ses mains. C'est d'ailleurs un film sur les mains, et les doigts, ceux du violoniste comme ceux du guitariste, de la danseuse de flamenco comme de la conductrice, des peintres comme des serveurs de café...


Pendant la première partie (la période costume bleue), l'homme visite beaucoup le musée Reina Sofia de Madrid dans lequel il prend le temps de ne regarder qu'un seul tableau à la fois. C'est un homme cultivé, même si on le voit pas lire, et qui aime à écouter Schubert.


Il rencontre une mystérieuse et gironde jeune femme jouée par Paz de la Huerta qui va énormément s'efforcer de le séduire (évocation du MÉPRIS de Godard) mais sans y arriver car l'homme est un soldat qui ne baise pas quand il est en mission. C'est un ascète mais on comprendra plus tard qu'il avait eu le temps de laisser des sentiments se construire.


Ce n'est donc que tardivement, dans la dernière partie, qu'on découvre la résidence hyper-protégée et surveillée de sa cible dont on ne sait pas non plus grand' chose hormis qu'elle est états-unienne et interprétée par Bill Murray.

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