En 1989, au sortir de son adaptation du roman de Milan Kundéra, Philip Kaufman s'attelle avec sa femme Rose à porter à l'écran la rencontre parisienne entre le couple Henry & June Miller et Anaïs Nin.
Henry sera interprété par Fred Ward qui avait déjà tourné avec Kaufman dans THE RIGHT STUFF, June sera Uma Thurman et Anaïs, Maria de Medeiros. Le film est tourné à Paris, avec des comédiens français et étrangers. C'ets du coup, à mon sens, le plus beau film sur le Paris des années trente tourné depuis bien longtemps.
La beauté gracile de l'actrice portugaise fit beaucoup pour le charme du film et sa notoriété internationale qui lui permit, quelques années plus tard, de jouer dans PULP FICTION de Tarantino. On la voit ici dans une pose aussi lascive que confortable, incarnant en une image une certaine idée du tango et de la sexualité qui y est associé. En arrière-plan, un Jean-Philippe Ecoffey quasi-méconnaissable et d'une très grande beauté, très hollywoodienne.
C'est au début du film, Juan Luis Buñuel incarne un éditeur libidineux pour qui écrire des textes comme Anaïs le fait est synonyme de moeurs totalement légères...
Formidable Richard E. Grant qui est tellement amoureux de sa femme et tellement attaché à elle qu'il accepte toutes ses expériences, se nourrissant lui aussi de tout ce qu'il fait. Mais ce n'est pas non plus un personnage fitzgeraldien et il sait garder son cap, et sa femme.
J'aime beaucoup ce plan métaphorique de la relation entre June (ici de dos) et son mari représenté par cette marionnette conçue par l'amante américaine de June ; c'est une June ventriloque qui fait parler le pseudo-Henry, tout comme celui-ci n'écrit qu'à partir d'elle, de ce qu'elle est et de ce qu'ils sont ensemble.
Film sur Paris, mais aussi film sur l'émancipation d'une femme dans les années trente, le film est à redécouvrir. Il ne m'a pas donné, comme la première fois, envie de lire les livres de Nin ou de Miller. C'est curieux parce que je me souviens combien leurs titres avaient, étant jeune, excité ma curiosité : ma mère les avaient et les relisaient de temps à autre.
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