lundi 14 février 2011

the town

"We'll never got 24 hours surveillance unless

one of these idiots converts to Islam…"


THE TOWN est la seconde réalisation de Ben Affleck après le très juste GONE BABY GONE, et je parie que ce ne sera pas la dernière.
Coécrit par Affleck, Peter Craig et Aaron Stockard d'après le roman, Prince of Thieves de Chuck Hogan (le coauteur du roman La Tache avec Guillermo del Toro), le film est un mashup improbable* entre le HEAT de Mann et le GOOD WILL HUNTING de Van Sant.
Il raconte en effet un moment de la vie d'un braqueur bostonien qui tombe amoureux d'une de ses victimes et se berce de l'illusion d'échapper à son quartier et à ce qu'il sait faire le mieux. En ce sens, l'histoire rejoint le héros de GWH, qui finissait par quitter Boston en laissant Affleck derrière lui et aussi celui de HEAT qui tombe parce qu'il n'a pas su partir sans revoir celle qu'il aime. Le lien est donc plus sentimental, plus viscéral que seulement une vision de la violence urbaine que les films auraient en commun. Je suis même épaté par la manière dont Affleck s'est évertué à ne pas prêter trop le flanc aux critiques éventuelles en ne tombant pas dans le piège de faire du Mann, ou du Nolan, mais bien du Affleck. Finalement, c'est davantage dans les scènes sans violence, y compris les inserts cartepostalesques, et les moments sentimentaux, que le film est le plus intéressant, le plus déroutant. Il est à l'image de ces citations qui ouvrent le film, et plus largement des Etats-Unis qui sont nés de la violence, l'idéalisent et en même temps la refusent, parce qu'indécente. De fait, les flics ne sont pas sympathiques, au mieux veules (celui qui fait mine de ne pas les voir), au pire brutal et prêt à tout.
Hamm est impeccable, peut-être trop, mais son statut iconique est tellement fort que c'est un prodige pour lui d'arriver à nous faire croire à son personnage. Je regrette que celui de Dino, incarné par le génial Titus Welliver, ne soit pas plus développé. Mais bon, quand on sait que le premier montage faisait quatre heures et le suivant 2h50, c'est bien normal que pour que ça tienne, comme ici, en 2h05, il ait fallu faire quelques ellipses. Il existerait une version director's cut mais je me dis qu'elle doit être réservée au blu-ray ou bien n'est-ce encore qu'une astuce marketing...

ps : je sais que j'utilise souvent cet adjectif (improbable) mais uniquement quand je rencontre une situation qui me déconcerte agréablement.
pps : trois images (et plein d'autres dans les jours qui suivent) de Titus Welliver et Jon Hamm, sans oublier le message final...



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