mardi 12 juillet 2011

la sagesse des crocodiles


THE WISDOM OF CROCODILES est réalisé en 1998 par Po-Chih Leong d'après un scénario de Paul Hoffmann. Le réalisateur, anglais d'origine chinoise, travaillera un certain temps à Hong-Kong avant de revenir travailler à la BBC. C'est je crois bien mon premier souvenir de film avec Jude Law, et il m'a du coup d'autant plus imprégné.


Je n'avais pas non plus encore vu SHALLOW GRAVE de Danny Boyle et je ne connaissais donc pas non plus Kerry Fox – ce qui m'évita d'être trop touché par la disparition de son personnage.

C'est un film que paresseusement on qualifierait d'atypique alors qu'il est totalement fantastique. Ce que j'ai à nouveau apprécié en le revoyant c'est combien le scénario ne se préoccupe pas de donner des explications trop précises, se cantonnant juste à nous montrer ce que voit le "héros" du film, et incidemment quelques autres personnages. On ne saura jamais quel âge il avait réellement, d'où il venait, s'il était vraiment le seul de son espèce. Et ça, c'est que j'aime dans un livre et que j'adore dans un film : quand on me laisse de la place pour me construire des réponses, pour prolonger l'histoire à ma façon.


Jude Law est donc un vampire mais qui, s'il se nourrit de sang, a besoin que sa victime soit totalement amoureuse de lui pour que son sang soit chargé en sentiments. D'ailleurs, le reste, les mauvais sentiments, finissent ensuite par ressortir, comme un calcul rénal.

Et ils ont une forme très fantastique, comme des pointes de verre, ou d'ambre, très belles. On se croirait dans un univers à la Guillermo Del Toro.

Il garde ses trophées dans des boîtes et là, je ne peux m'empêcher de me dire que soit l'auteur des romans, soit les producteurs de la série Dexter ont piqué cette idée pour la réutiliser.


C'est de bonne guerre car le film fait une floppée de clins d'oeil, non pas aux films de vampires mais au BLADE RUNNER de Scott. Ainsi en est-il de ce vendeur de nouilles ambulant qui sert un des flics qui suit Grlscz, lequel à ka fin du film, tel le personnage de Rutger Hauer, finit avec la main transpercée et réussit à sauver sa victime de la chute de l'autre...


J'aime beaucoup les deux séquences dans lesquelles, justement, le côté vampire est montré d'une façon inhabituelle. Lorsque Grlscz vient sauver le flic, il utilise son pouvoir de fascination pour persuader le chef de la bande de laisser tomber. Plus tard, quand la bande viendra le prendre à partie pour violer Anne, il utilisera sa force surhumaine et les combats sont filmés à la hong-kongaise. Mais jamais il ne montre les dents...


Le personnage du flic joué par Timothy Spall est vraiment intéressant car il sympathise avec son suspect à qui, ensuite, il doit une fière chandelle. Le fait qu'il se fasse baptiser et tienne à sa croix, que Grlcsz lui récupérera plus tard, est un bon pied de nez au folklore vampirique.


Elina Löwensohn, choisie par Law comme partenaire pour le film, est l'une des meilleures trouvailles car elle avait une fraîcheur non formatée qu'avaient encore alors les jeunes actrices.

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