Lors de sa sortie on avait beaucoup décrié l'esthétique du film en la qualifiant, paresseusement, de clipesque plutôt que de s'attarder sur les partis pris visuels de Mann dans sa manière de raconter son histoire. Ce plan, très carte postale j'en conviens, illustre cependant une certaine idée de l'insouciance et du bonheur, loin des hommes et de la ville, une utopie paradisiaque d'où Graham est tiré pour chasser sa nouvelle proie. Il y reviendra à la toute fin du film, quand tout sera terminé (?) mais sa famille aura dû, un temps, s'en extraire aussi pour s'éloigner du danger que Lecter aura fait peser sur ce hâvre de paix. Comme quoi, une carte postale...
Un des plans de la séquence dans laquelle Will Graham, de nuit comme le tueur, découvre le théâtre d'un des massacres. J'aime beaucoup ce choix de la plongée, très film noir, qui nous place dans une position idéale qu'on ne quittera pas, celle du lecteur qui sait tout et a un temps d'avance. C'est un choix calculé qui est à la fois la reconnaissance de ce que le film doit au livre mais aussi une manière d'assumer la cinéphilie de Mann qui filme là un très grand film noir.
Plan très hitchcockien de la fuite de Graham hors de l'asile où est interné Lecter. Il s'agit en fait du High Museum of Art d'Atlanta mais j'aime assez l'idée que Mann l'a choisi parce que le lieu évoque les circonvolutions d'un cerveau. Mais ça n'engage que moi.
Et Mann s'amuse à jouer des contraires : Dollarhyde vit dans la couleur, et sa maison est décorée d'un immense poster représentant la planète Mars.
Je ne me souviens plus à quel moment du film correspond ce plan mais je sais que Graham est dans un aéroport et qu'il commande un café à une serveuse hors champ en regardant la pluie.
La plus belle séquence, celle où, pour la séduire, Dollarhyde emmène Reba chez un vétérinaire pour qu'elle puisse caresser (elle est aveugle) un tigre qui a été anesthésié avant une oépration.
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