samedi 30 juillet 2011

skyline


Vu SKYLINE et j'ai très vite compris que les raisons qui m'avaient jusque-là empêché de le voir étaient plus que fondées. Notez aussi que c'est dommage parce que ça aurait pu êre intéressant si, par exemple, le film n'avait duré que quarante minutes, la durée d'un pilote de série. Tiens, ça aurait même pu servir de prologue à Falling Skies ! Mais non, il a fallut que les frères Strause et leurs potes Joshua Cordes et Liam O'Donnell en fassent un film. Alors disons-le une bonne fois pour toutes : ce n'est pas parce qu'on sait faire des effets spéciaux (comme ces messieurs) que l'on sait faire du cinéma, c'est une autre paire de manches.


Bon, ça commence plutôt pas mal, avec Eric Balfour (très bien dans Haven en ce moment) qui se prend un méchant coup de soleil qui va le rendre super balèze à la fin du film. Non, déjà, je relis ma phrase et ce n'est pas tant la révélation qui est navrante que son existence... Passons.


Le film, et c'est un des arguments marketing qui me fatiguaient et me navrent encore, a été tourné avec un budget de 500 000 $, et les 10 millions de $ nécessaires à la post-production (les effets) sont venus ensuite, quand les studios ont compris qu'ils pouvaient miser sur cette affaire. Parce qu'on en est là : les studios ne veulent plus prendre de risques et sont prêts à financer une daube du moment que son teaser a l'air d'envoyer du bois... Et tous les petits films ne sont pas des DISTRICT 9 ou des MONSTERS... hélas... Et puis qu'est-ce que je m'en tamponne de savoir que le film a été tourné dans l'appart d'un des réalisateurs ?


Tenez, prenez ce plan par exemple, typique de l'escroquerie du genre : la posture des deux personnages est caractéristique de celles des flics nonchalants, genre BAD BOYS, sauf qu'aucun n'est un flic et que celui de droite tient un appareil photo qu'on ne voit pas. Et pourquoi l'autre est-il sorti avec un flingue ? Parce qu'il est noir ! ? Oh, et puis, le gros nuage avec les éclairs, on a déjà donné avec INDEPENDANCE DAY, et c'était déjà mauvais.


Scottie Thompson est la seule bonne surprise (avec la fin) de ce ratage de film. Elle est fraîche, avec une beauté diaphane pas banale, et elle ne passe pas son temps à jouer les hystériques. Je reproche surtout au film de ne pas avoir eu la bonne idée d'aller plus rapidement à l'essentiel, comme l'avaient fait les gars de CLOVERFIELD. Toute la partie sur l'arrivée des amis, l'avant-fête et la fête n'apportent rien du tout.


Bon, là où ça dérape dans le n'importe-quoi, c'est quand on comprend que les méchants aliens en ont après nos cerveaux, ce qui transforme le film en autre chose à base de zombies qui m'échappe du coup...
En plus, leurs cerveaux à eux, ressemblent un peu trop aux nôtres et sont bleu fluo comme des décorations de boîtes de nuit, tout ça pour échapper à une interdiction trop rigoureuse...


J'aime assez ce plan des deux amoureux ne voulant pas se lâcher et essayant, au mépris de l'évidence, de rester ensemble alors que tout semble bel et bien foupoudav pour eux comme pour l'espèce humaine après cette branlée mémorable avec un score de babyfoot !

Du coup, c'est là, quand Elaine reprend conscience, dégoulinante de gelée noire, par mi d'autres corps (morts ? inconscients ?) et qu'elle participe contre son gré à l'opération de tri entre ceux qui perdent la tête et les femmes enceintes, c'est là donc que le film devient intéressant.


Parce que la découverte de la transformation des humains capturés en machins humanoïdes, sûrement destinés à servir de main-d'oeuvre servile aux aliens, permet à Jarrod d'accéder à un autre niveau de conscience grâce à son coup de soleil initial. Le voilà donc machin, mais machin avec sa conscience, comme le héros de DISTRICT 9... Les Strause l'ont bien senti car ils reconnaissent à demi-mots dans leur commentaire qu'ils auraient aimé que leur film soit en fait le préquel d'un film racontant les aventures du nouveau Jarrod. Mais j'ai bien peur qu'on ne le voit jamais ce film-là.

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