Ecrit et réalisé par Jean-Pierre Melville en 1970, LE CERCLE ROUGE est l'un de ses meilleurs films, l'un des meilleurs films policiers et la matrice de toute une floppée d'autres films et de réalisations. En le redécouvrant, j'ai trouvé d'autres ramifications du côté de chez Jarmusch et son GHOST DOG qui non content d'être une autre version du SAMOURAI lorgnait aussi de ce côté, ne serait-ce que par cette manière de placer l'intrigue sous les auspices spirituelles asiatiques.
Melville est un cinéaste du détail et du temps, qui prend celui de tout montrer, de tout dévoiler, de tout expliquer, car tout compte et tout fait sens. Pas d'ellipse et pas de raccourci chez lui. Si Vogel doit se libérer, alors il nous montre l'épingle à nourrice et comment il en fait un crochet. Simple et efficace.
Le film est totalement bleu et gris, que ce soit au dehors (tourné en janvier) ou dans les décors. Seule incongruité, au début du film, quand Corey se rend dans un club de billard, le "bleu" qui sert à préparer la queue qu'il va utiliser est en fait rouge. C'est le seul cercle rouge qu'on verra dans le film.
Les appartements de Rico, de Corey (et sa cellule) et de Mattei sont donc tous gris et bleu. Seule la maison (où ce que l'on en voit) de Jansen détonne et montre que celui-ci n'est ni flic ni voyou mais autre. Les murs (comme ses chemises) sont donc rayés de bleu mais aussi de jaune.
Souci du détail toujours, Jansen prépare lui-même ses munitions, en un rituel quasi alchimique...
Réminiscence de Belphégor et des films de cape et d'épée, le masque de Corey laisse deviner ses yeux.
Détail classieux qui montre que Corey n'est pas n'importe quel voleur...
Jansen, sur le point de tirer. Le fait que, au dernier moment, il n'utilise pas le trépied et tire au jugé m'a rappelé la fin de l'épisode IV, mais peut-être ai-je trop laissé ma cinéphilie gamabader trop loin...
Notez les initales de Jean-Pierre Melville sur cette serrure qu'on ne voit que, quoi, trois fois ?
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