J'ai enfin vu, après des années à entendre parler, à me souvenir que c'était l'un des meilleurs génériques (car conçu par le grand Saul Bass) du cinéma, et je ne l'avais toujours pas vu. C'était un caillou dans ma chaussure de cinéphile ; ça ne l'est plus. Et je le dis donc : ANATOMY OF A MURDER est un petit chef-d'oeuvre.
Petit, mais long, plus de deux heures, parce que le film, anticipant ce qui sera bien plus tard le modus operandi des séries comme Law and Order, nous raconte l'affaire avant le début du procès, et suit le procès jusqu'à son dénouement. Il ne manque juste en fait que deux éléments, effacés elliptiquement soit par Wendell Mayes, le scénariste, ou par Otto Preminger, le réalisateur : on ne voit jamais ni le viol ni le meurtre, même pas en reconstitution et encore moins en retours en arrière ; plus étonnant encore, alors que tant de films et de séries nous y ont habitué, on n'assiste pas aux plaidoiries (ni au débat du jury).
Petit, mais long, plus de deux heures, parce que le film, anticipant ce qui sera bien plus tard le modus operandi des séries comme Law and Order, nous raconte l'affaire avant le début du procès, et suit le procès jusqu'à son dénouement. Il ne manque juste en fait que deux éléments, effacés elliptiquement soit par Wendell Mayes, le scénariste, ou par Otto Preminger, le réalisateur : on ne voit jamais ni le viol ni le meurtre, même pas en reconstitution et encore moins en retours en arrière ; plus étonnant encore, alors que tant de films et de séries nous y ont habitué, on n'assiste pas aux plaidoiries (ni au débat du jury).
Le film ne manque pourtant pas de grands moments de prétoire durant lesquels tant Jimmy Stewart, l'avocat de la défense, que George C. Scott, le procureur ou encore Joseph N. Welch, le juge patelin, s'en donnent à coeur joie. Je pense en particulier à cette scène inouïe d'intensité, mais qui en devient comique quand on en devine l'issue, au cours de laquelle le procureur tisonne Marie Pilant (Kathryn Grant) pour lui faire avouer ce qu'il n'attendait pas.
Petit, disais-je parce que le film n'a rien de spectaculaire et qu'il se déroule même assez tranquillement, avec le rythme d'un feuilleton dont on regarderait un montage bout à bout. Ce qui ne l'empêche pourtant pas d'être particulièrement bien filmé, avec un souci du détail et du rythme que l'on retrouve y compris dans la musique composée par le grand Duke Ellington que l'on voit même jouer avec James Stewart.
Petit, disais-je parce que le film n'a rien de spectaculaire et qu'il se déroule même assez tranquillement, avec le rythme d'un feuilleton dont on regarderait un montage bout à bout. Ce qui ne l'empêche pourtant pas d'être particulièrement bien filmé, avec un souci du détail et du rythme que l'on retrouve y compris dans la musique composée par le grand Duke Ellington que l'on voit même jouer avec James Stewart.
Le fait d'avoir fait de Stewart un fondu de jazz et de pêche, un célibataire endurci fait de lui un personnage qui n'est pas sans rappeler celui de Sherlock Holmes...
... avec Parnell (l'excellent Arthur O'Connell) dans celui du Dr Watson et la très encore séduisante Eva Arden (Maida) dans celui de Mrs Hudson.
Et puis, il y a le couple qui focalise toute l'attention de l'intrigue : Ben Gazzara, jeune, fougeux, dans son deuxième film, joue le lieutenant Manion, celui qui a tué froidement le supposé violeur de sa jeune et affriolante femme incarnée par l'ahurissante Lee Remick qui n'avait alors que 21 ans.
Et puis, il y a le couple qui focalise toute l'attention de l'intrigue : Ben Gazzara, jeune, fougeux, dans son deuxième film, joue le lieutenant Manion, celui qui a tué froidement le supposé violeur de sa jeune et affriolante femme incarnée par l'ahurissante Lee Remick qui n'avait alors que 21 ans.
Pour la petite histoire, c'était Lana Turner qui devait jouer son rôle mais ses exigences vestimentaires étaient telles que Preminger lui préféra la jeune Remick. Ils sont tous les deux renversants de fraîcheur et de cynisme et incarnent ici les archétypes de ce genre de personnages dont on est abreuvé par les séries policières.
ps : Kathryn Grant, je le rappelle pour les cinéphiles, avait joué, l'année précédente, la Princesse Parisa dans THE 7th VOYAGE OF SINBAD de Nathan Juran, celui avec les animations de Ray Harryhausen.
pps : quand Stewart se rend à l'hôtel pour rencontrer Marie Pilant, le veilleur de nuit est en train de lire Exodus, le roman de Leon Uris que Preminger porta à l'écran l'année suivante !
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