lundi 24 octobre 2011

par la porte d'or (suite)

Je me souviens encore combien je trouvais belle Paulette Godard dans les Chaplin mais la sensualité provocante qu'elle exhibe ici, à cette époque, m'a vraiment sidéré. C'est une des raisons pour lesquelles il faut voir le film, et aussi parce qu'elle n'est pas une garce mais une femme qui aime sans être aimée.
Peu de temps avant que les Etats-Unis ne ferment leurs frontières et n'enferment leurs Japonais dans des camps après Pearl Harbor, la question de l'immigration et des étrangers est au coeur du film. Mais un Roumain avec un accent français n'est pas non plus si difficile à intégrer. La trouvaille, pour l'une des sous-intrigues, de l'émigrant se révélant être un descendant de La Fayette et devenant, de facto, citoyen honoraire américain remet en lumière le poids de l'Histoire dans la culture et le nationalisme yankee.
C'est le macguffin du film, le Rosebud, la madeleine de ce drôle de couple...
 ... mais j'aime aussi ce plan qui, par ce qu'il évoque plus que par ce qu'il montre*...
La femme flouée et trahie mais digne, qui rechausse ses lunettes d'institutrice, métaphore de son aveuglement et de son désir de croire sans vouloir en avoir le coeur net. Elle est magnifique.
La scène de l'accident qui suit est prévisible mais très bien écrite, ne serait-ce que par l'utilisation de la mantille qui vient gêner la vision de la conductrice, l'amenant inéluctablement à la sortie de route.
 Iscovescu bravant la police passe la frontière pour aller à Los Angeles au chevet de sa femme. Ce plan des puits de pétrole est un bon marqueur temporel et nous rappelle qu'avant le cinéma, le pétrole était la première source de revenus en Californie.




* on ne voit que det rès loin la silhouette d'Olivia de Havilland dans la mer sans qu'on sache si elle est en maillot, nue ou en sous-vêtements

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