mercredi 24 juin 2009

les trois jours du condor

J'ai revu hier LES 3 JOURS DU CONDOR en dvd et, je crois, pour la première fois en vo. Plusieurs raisons m'ont poussé à revisiter ce film déjà vintage (1975).
D'une part, c'est toujours l'un des meilleurs films d'espionnage et l'une des meilleures adaptations d'un roman au cinéma. Tiré d'un roman d'un ancien de la CIA, James Grady, le scénario est donc une version ramassée de Les six jours du Condor édité par Rivages Noir. Tous les romans de Grady sont extra et ont cette qualité cinématique qui les rend si intenses et immédiatement attractifs.
D'autre part, c'est un film de Sydney Pollack, mort il y a à peine un peu plus d'un an. Et dans la filmo du petit maître qu'il était, il s'intercale entre THE YAKUZA, polar âpre avec Mitchum et BOBBY DERFIELD, drame sentimental avec Pacino. Les trois films ont en commun, outre leurs qualités (le premier est un des meilleurs films de yakuzas non-nippon et le second l'un des plus beaux mélos que j'ai vus), d'avoir pour compositeur Dave Grusin. Sa partition pour CONDOR est époustouflante de simplicité apparente, à la limite de la musique d'ambiance jazzy, mais en fait beaucoup plus complexe et ironique.
Enfin, c'est la rencontre de Redford et Dunaway.
Robert Redford est étonnant de tranquillité cortomalétsienne et préfigure déjà un certain Jason Bourne. Il faut le voir, au début du film, arriver en Solex (!) pour comprendre que ce n'est pas un héros ordinaire. D'ailleurs, comme le dit plus tard Robertson à son sujet, "he reads everything...", mettant l'accent sur cette incongruité au pays du renseignement : un agent qui lit ! Redford est immédiatement sympathique et l'on ne peut s'empêcher de penser au rôle qu'il interprètera quinze ans plus tard dans le SNEAKERS de Robinson.
Faye Dunaway, elle, est tout simplement radieuse (bien plus que ma photo) et elle est d'une beauté tellement évidente que ça en est renversant. C'est, avec LES YEUX DE LAURA MARS et, surtout, THE THOMAS CROWN AFFAIR, l'un des films qui la met la mieux en valeur. Sa scène d'amour avec Redford est aussi sensuelle que la fameuse partie d'échec laquelle demeure à mon sens la plus belle métaphore du genre.
J'aurais aussi pu parler de Max Von Sydow qui joue le tueur mais je voudrais conclure en soulignant un autre élément essentiel du film, son décor. En effet, Manhattan est un des personnages essentiels du film, surtout les tours jumelles qui abritent l'antenne newyorkaise de la CIA et qui, à chaque plan où on les voit, contribuent à donner au film un côté désuet, bien plus grand que les antiques ordinateurs qu'on y rencontre.

ps : je pars aujourd'hui à Dijon jusqu'à vendredi alors prochain billet samedi matin.

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