Le devoir de réserve (pas celui fantasmé pour les écrivains par un certain député, le vrai, celui des fonctionnaires) est au prof ce que le bracelet électronique est au délinquant : une servitude volontaire qu'on voudrait nous faire passer pour un mal nécessaire. Déjà, alors que je faisais mon service national, je n'appréciais pas cette épée de Damoclés que la Grande Muette faisait peser sur mon discours à l'extérieur de la base. Devenu enseignant, j'ai appris à contourner en partie l'obstacle en choisissant de militer syndicalement tout en sachant que, malgré tout, la laisse existait toujours, quoique plus lache. C'est d'autant plus vrai en ce qui concerne les discussions auxquelles je participe en tant que membre du Conseil de discipline de mon lycée, sans parler des votes. Je n'en dirai donc rien de précis si ce n'est qu'à l'issue de celui auquel j'ai assisté hier après-midi, sous un ciel morne et déjà éteint, je continuais toujours à ressentir le même malaise que dans la salle de délibération. Et ça a continué jusqu'à ce que je rentre chez moi. N'aurait été cet engagement de ne plus boire (au moins jusqu'à Noêl), je me serai volontiers bourré la gueule. Chierie.
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