jeudi 12 novembre 2009

yojimbo

Au début de YOJIMBO d'Akira Kurosawa (1961), le héros erre dans une campagne indéterminée, tant dans le temps que dans l'espace. On le voit ramasser une branche d'arbre et la jeter en l'air en riant. Va-t-il la découper à l'aide de son katana ? Non, il se contente de regarder quelle sens elle indique et reprend son errance dans cette direction.
Cette scène est d'une simplicité déconcertante mais elle installe d'emblée le récit pour ce qu'il est : un conte pervers dans lequel les personnages ne sont que des stéréotypes, des ombres en creux, dont la vie (et la mort) ne nous intéresse pas réellement.
Seul le vieil aubergiste qui (tel l'Auvergnat de Brassens dont la chanson date de 1955) , va offrir son hospitalité puis son aide au samouraï errant, même si l'on ne sait rien de lui, suscite l'empathie du spectateur. Quant à notre yojimbo (garde du corps) en titre, il est semblable à ce que sera, trente ans plus tard, le Bill Munny d'UNFORGIVEN : une mécanique impitoyable et inexorable dont la seule finalité est de mourir.
Une dernière chose : lorsqu'il arrive dans le village il aperçoit un chien qui trottine avec une main dans la gueule ; oui, comme à la fin de WILD AT HEART (Sailor et Lula) de Lynch...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire