"Dakota ! son of a lady who passes favors for profit...
– Say son of a bitch, it's quicker !"
– Say son of a bitch, it's quicker !"
Découvert par hasard et pour à peine cinq euros une édition bien fichue de EL KARATE, EL COLT Y EL IMPOSTOR d'Antonio Margheriti (qui tourna presque toute sa carrière sous le pseudo de Anthony M. Dawson), alias LA BRUTE, LE COLT ET LE KARATÉ (1974) avec dans les rôles principaux Lee Van Cleef et Lo Lieh!
C'est donc sur le papier l'improbable croisement du western spaghetti et du film de kung fu. ce qu'on appellera western chop suey ou western soja. Mais ce n'est pas en fait la première incursion de la Chine dans un western puisque, trois ans plus tôt, Terence Young faisait jouer Alain Delon, Charles Bronson et Toshiro Mifune dans SOLEIL ROUGE. Et n'oublions pas que la série Kung Fu, commencée en 1972 se prolongea jusqu'en 1975... Mais il faudra ensuite attendre 1997 pour voir Jet Li débarquer dans l'Amérique du far-west (ONCE UPON A TIME IN CHINA AND AMERICA de Sammo Hung !) et 2000 pour que Jackie Chan s'associe à Owen Wilson (SHANGAI NOON de Tom Dey).
Cette longue digression avait pour but de vous montrer la place et l'importance du film de Margheriti car en 1974 Van Cleef était une star du western, ayant joué en 1966 dans IL BUONO, IL BRUTTO, IL CATTIVO de Leone (d'où le titre qui joue sur la ressemblance) tandis que Lo Lieh était une star à Hong Kong depuis LA MAIN DE FER (Tian Xia Di Yi Quan) de Chung Chang-hwa en 1972.
Les deux auront pourtant des carrières bien différentes : Van Cleef ne fera ensuite qu'un vrai bon film, le ESCAPE FROM NEW YORK de Carpenter alors Lieh tournera jusqu'à la fin en enchaînant des films comme un bon stakhanoviste chinois (près de cinq films par an en moyenne en trente sept ans de carrière !).
Au début du film (voir la vidéo ci-dessus), on voit Lee Van Cleef disparaître dans un nuage de vapeur, ce qui étrangement est une anticipation de son personnage de ninja dans The Master (L'homme au katana), la pathétique et calamiteuse série dans laquelle il jouera dix ans plus tard.
Dans la séquence suivante on le suit entrer dans une banque et en fracturer le coffre. Enfin plutôt les coffres car après avoir ouvert la première porte, il en trouve une autre sur laquelle est apposée une photographie en noir et blanc. La caméra fait un fondu sur l'image qui prend des couleurs et révèle que les fesses que l'on voyait appartiennent à une jeune femme rousse et qu'un dénommé Wang lui a tatoué quelque chose sur, justement, les fesses. Van Cleef ouvre la seconde porte et trouve une autre porte et une autre photo. Re-fondu et re-flashback et une autre paire de fesses en couleurs, aussi tatouées par Wang. Et ainsi de suite pour que, deux autres paires de fesses tatouées plus tard Wang ne meure. Quid de sa fortune qui n'était pas dans l'ultime coffre.
La séquence suivante (après j'arrête, promis) nous transporte dans une Chine made in Shaw Brothers (où des comédiens chinois parlent un anglais de Palestiniens, ce qui est moins choquant que le fait qu'ils parlent anglais entre eux, ce qui est très très curieux).
On y découvre le neveu de Wang, joué par Lo Lieh qui, pour sauver sa famille de l'ire du seigneur local qui avait confié des fonds à Wang, va devoir aller aux Etats-Unis les retrouver. Et, évidemment, c'est un maître en arts martiaux. C'est tout simplement impeccable, jusqu'à la musique. Rien à jeter, une pépite vous disais-je !
Et puis, dernier clin d'oeil mais plus contemporain : Antonio Margheriti est le pseudo italien choisi par Tarantino pour la couverture de son Lt Aldo Raines dans INGLORIOUS BASTERDS ; les deux autres sont moins évidents : si Enzo Gorlomi peut faire penser à Enzo Girolami, un des pseudo de Enzo G. Castellari (l'immortel rélisateur de I GUERRIERI DEL BRONX), en revanche je n'ai pas d'idée pour Dominick Decocco.
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