mardi 16 février 2010

l'hypocrisie démogaphique

Ce qui suit n'engage que moi et libre à vous de ne pas partager mes idées...
Je commence à en avoir plus qu'assez de la manière dont tout le monde, dans les médias, semble se satisfaire de l'hypocrisie ostensible de nos dirigeants dès lors qu'ils utilisent l'argument démographique pour justifier leurs politiques rétrogrades.
Je ne pouvais déjà pas sacquer ce recours aux seuls chiffres dès lors qu'ils servaient de paravent aux saignées dans les effectifs de la Fonction publique, a fortiori dans l'enseignement. Le fait qu'en l'occurrence, ces chiffres sont en train de s'inverser et de mettre en lumière la réalité de la situation dans les établissements scolaires ; l'exemple de l'académie de Créteil n'en est que le dernier avatar.
Mais là où je trouve que l'hypocrisie est encore plus manifeste, insolente et inique, c'est lorsqu'elle s'applique à la question des retraites.
A mon sens, la question n'est pas de savoir si l'on va devoir travailler jusqu'à 63, 64, 65 ou 70 ans, mais plutôt jusqu'à quel âge on va pouvoir travailler, et pas seulement dans l'espoir d'obtenir une maigrelette pension. En effet, nonobstant le fait que l'on rentre de plus en plus tard dans le monde du travail, il est flagrant que, passé 50-55 ans, un salarié n'est plus considéré comme un acquis de valeur et d'expérience, mais comme susceptible de prendre la porte dès qu'il faudra satisfaire à la rentabilité financière du groupe ou des marchés.
A quoi bon, dès lors qu'on se retrouve au chômage à cet âge-là, sans perspective d'emploi crédible, de savoir si l'âge du départ à la retraite passe de 60 ans à 65 ?
Comment peut-on, que l'on soit politicien ou journaliste, continuer aussi impunément et odieusement à déblatérer sur le fait que l'on vive plus longtemps pour justifier par avance la mort du système de retraites par répartition ?
On ne pourrait pas financer ledit système... c'est une vieille antienne, bien pratique car elle permet de ne pas affronter la réalité de l'état de notre société. Je suis persuadé que c'est une question de choix de société éminemment politique : veut-on encore d'une société dans laquelle la solidarité des générations et des salariés a un sens ?
La question est la même pour la Sécurité sociale et rejoint l'argument démographique : nous vivons plus longtemps mais quid de la prise en charge des vieux, et donc des retraités.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire