lundi 1 février 2010

RIP Howard Zinn !

"Le point de vue qui est le mien, en écrivant cette histoire des Etats-Unis, est bien différent : la mémoires des Etats n'est résolument pas la nôtre. Les nations ne sont pas des communautés et ne l'ont jamais été. L'histoire de n'importe quel pays, présentée comme une histoire de famille, dissimule les plus âpres conflits d'intérêts (qui parfois éclatent au grand jour et sont le plus souvent réprimés) entre les conquérants et les populations soumises, les maîtres et les esclaves, les capitalistes et les travailleurs, les dominants et les dominés, qu'ils le soient pour des raisons de race ou de sexe. Dans un monde aussi conflictuel, où les victimes et bourreaux s'affrontent, il est, comme le disait Albert Camus, du devoir des intellectuels de ne pas se ranger du côté des bourreaux."
Une histoire populaire des Etats-Unis, 2002,
Editions Agone,trad. Frédéric Cotton, p 15


C'est ainsi qu'Howard Zinn (1922-2010), l'immense historien que je découvris en 2004 dans "Là-bas si j'y suis" (à écouter et ) décrivait le travail de l'historien, et ces mots ne risquent guère de me quitter maintenant qu'il est mort ; surtout après avoir vu le film de Guédiguian ou "Conspiration", le téléfilm de Frank Pierson sur la conférence de Wansee diffusé par Arte vendredi soir, et malheureusement seulement rediffusé le 24 février à 3h !.
Curieusement, j'ai découvert son décès en rallumant la radio alors que je quittais l'Intermarché où je venais de faire quelques emplettes vendredi après-midi.
La caissière qui n'avait pas répondu à mon jovial bonjour releva les yeux et murmura qu'elle était perdue dans ses pensées. Etonné de cette confession, je répondais, tout en rangeant mes achats, qu'elle en avait bien le droit. Elle poursuivit, alors que une file d'attente bien fournie me précédait, en m'expliquant qu'elle avait appris ce matin que trois membres de sa famille étaient gravement atteints. Elle compléta en m'expliquant le cancer de l'un, l'infection post-pontage de l'autre, et l'anévrisme du troisième. Je ne pus m'empêcher d'abonder dans son sens en étant désolé pour elle qui continua en me sortant que sa mère était morte d'un anévrisme. Sentant poindre un début de dépression, je m'éclipsais alors que, je vous le jure, elle entretenait le client suivant de l'an passé où c'étaient non trois mais sept membres de sa famille qui... punaise !

ps : samedi matin, au marché, la bouchère que je n'avais pas revue depuis les Fêtes m'a appris qu'elle avait miraculeusement échappé à un accident mortel, sa voiture ayant quitté la route en raison du verglas. Mais je les attire ou bien ?
pps : ce soir sur M6, en deuxième partie de soirée, l'ALIENS de Cameron, le meilleur de la série...

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