Tourné en 1962 alors que les Etats-Unis étaient de plus en plus impliqués au Viêt Nâm, HELL IS FOR HEROES de Don Siegel est une parabole antimilitariste sur l'absurdité de la guerre. Coécrit par Richard Carr et Rober Pirosh d'après le roman de ce dernier, le film raconte l'assaut d'un bunker par un escadron de l'US Army, sur la ligne Siegfried en 1944.
Ni l'importance éventuelle de cette action ni le moment où le lieu importent ici. Ces hommes n'ont qu'une idée fixe, rentrer chez eux, voire quitter l'Europe pour les Etats-Unis pour ce jeune Polonais sans attaches qui représente à lui tout seul tous les immigrants qui ont fait ce pays. Et à part ça, il n'y a que la survie, obéir ou ne pas obéir aux ordres. Et c'est parce qu'il a du mal à obéir aux ordres et à ne pas trouver tout cela absurde que Reese (Steve McQueen, étonnant dans ce rôle) va s'inventer des ordres et finira par entraîner la mort de deux camarades avant de se sacrifier le moment venu.
Don Siegel accepta de faire le film à condition de le rendre dramatique, ce qu'il est, alors qu'il devrait être beaucoup plus léger, ce qui explique la présence de Bobby Darin (Corby) et du comique Bob Newhart. A la place, Siegel a tourné un quasi-documentaire âpre et dérangeant qui est bien loin de l'héroïsme patriotique de THE LONGEST DAY tourné la même année, et qui embarrassa la Paramount au point qu'elle refusa de rallonger le budget, obligeant Siegel à conclure son fil abruptement faute de pellicule supplémentaire pour le terminer autrement !
La musique épique de Leonard Rosenman est du coup forcément cynique, ce qui renforce la tonalité dramatique du film.
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