vendredi 2 octobre 2009

tranquillement

"Journal intime n. Rapport quotidien de cette part de cette part d'existence que l'on peut se raconter à soi-même sans rougir."
Ambrose Bierce, Le dictionnaire du diable


Je me souviens sans difficulté d'une image arrêtée d'une copie vhs des Demoiselles du Bois de Boulogne, le film de Robert Bresson. C'était une copie de festival, c'est-à-dire sous-titrée en anglais. Cela donnait "love don't exist, there's only tokens of love." ce qui se traduit par l'amour n'existe pas, il n'y a que des preuves d'amour.
J'y ai repensé tout à l'heure en reposant le combiné de mon téléphone. Je venais de passer une demie heure avec Christian, un ami que j'avais perdu de vue jusqu'à ce qu'il me tapote sur l'épaule, ce fameux vendredi après-midi à Sens.
C'est étrange de constater comment une amitié peut donner l'impression de se déliter, de s'effilocher, de se dissoudre et, en même temps, ressurgir intacte, vibrante et exaltante pour peu qu'on la réanime d'un éclat de rire et de voix. Enfin, elle était là, même pas endormie, juste attendant tranquillement d'être réactivée.
Du coup, et c'est curieux comme des images contradictoires se télescopent aussi iconoclastiquement, j'ai repensé à la fin du A. I. de Spielberg, quand l'enfant robot est "réveillé" par les extra-terrestres : l'adn de cette amitié que je pouvais penser éteinte ne demandait rien d'autre qu'un coup de fil pour se revitaliser. Je me ferais sentimental que ça ne m'étonnerait pas plus que ça. A bientôt mon ami...

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